Tronçon Cimenterie-Fofomérè (Dubréka) : « Tu ne peux pas rouler 3 jours sans passer au garage… »

En chantier depuis plusieurs années déjà, la route qui relie le rond-point de la Cimenterie au quartier Fofomérè, dans la préfecture de Dubréka, est en piteux état en cette période de saison pluvieuse. Les usagers qui pratiquent ce tronçon pataugent actuellement dans la boue. Et, les pannes des véhicules rythment le quotidien des chauffeurs de taxi qui y font la navette, a constaté un reporter que Guineematin.com a dépêché sur place.

C’est un calvaire quotidien, un casse-tête chinois sur une route quasiment impraticable. Ces derniers temps, le tronçon Cimenterie-Fofomérè est un vaste sentier de boueux. Avec la période hivernale, les nuages de poussières de la saison sèche ont cédé la place à d’innombrables flaques d’eau. Des fossés aussi grands que des caniveaux de cette piste boueuse qu’on appelle naïvement encore une route. Par endroit, les traces de pneus de véhicules embourbés alertent sur les dangers de s’aventurer sur ce tronçon à bord d’un engin à quatre roues.

Maître Thierno Issa Diallo, chauffeur de taxi sur la route de Fofoméré

« La route est très mauvaise. Elle est impraticable. C’est vraiment très difficile pour nous de rouler sur cette route. Tu ne peux pas rouler trois jours sans passer au garage pour souder et serrer la suspension. C’est obligatoire. La route est complètement gâtée. Nous roulons sur cette route malgré nous, parce qu’il n’y a pas un autre choix. S’il y avait d’autres choses à faire, on aurait changé et abandonné de rouler sur cette route. On ne fait que dépenser pour réparer des pannes », se lamente maître Thierno Issa Diallo, un chauffeur de taxi.

Pour avoir pratiqué ce tronçon depuis plusieurs années, Kelvin Mamy, un diplômé sans emploi, converti en conducteur de taximoto, connait bien le malaise et les souffrances qu’on y rencontre au quotidien.

Kelvin Maomy

« Cette route que vous voyez est impraticable. Depuis 2016, cette route est en chantier. Et, voilà que nous sommes en 2020, rien n’est encore fait. Donc, il y a trop de difficultés ici. On en a marre. Si l’Etat peut nous aider à bien faire cette route, on pourra continuer à travailler ici pour au moins gagner à manger. Sur cette route, la moto ne dure même pas. Si tu as une nouvelle moto, si elle dure au maximum, c’est 5 ou 6 mois. A partir de 5 ou 6 mois de conduite, tu es obligé de l’abandonner pour trouver une autre moto neuve. Parce que tu ne vas plus pouvoir t’en servir. Si tu te mets à réparer, tu vas dépenser plus d’argent que ce tu en gagnes. J’ai fait 4 ans ici ; mais, rien n’a changé d’abord. Actuellement, je peux rouler à perte, parce que parfois c’est seulement les recettes pour mon patron que je gagne. Moi, je ne gagne rien. Mais, je suis obligé d’accepter pour pouvoir garder les relations avec mon patron. Sinon, je peux aller jusqu’à 4 fois dans la semaine au garage », a expliqué Kelvin Maomy.

A noter que « des machines envoyées pour l’entretien de la route » sont encore visibles à l’entrée du quartier de Fofoméré.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél : 622919225

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