Meurtre d’un homme à Sonfonia : « les bandits ont pensé qu’il téléphonait aux services de sécurité »

Abdoulaye Sanoh, citoyen du quartier et témoin

Comme annoncé précédemment, des individus armés ont tué un homme hier soir, mardi 22 septembre 2020, à Sonfonia centre, un quartier de la commune de Ratoma. Les bandits s’enfuyaient après avoir attaqué une boutique de transfert d’argent (Orange money) située dans ce quartier, lorsqu’ils ont trouvé N’Famoussa Soumah, alias Maicon, en train de communiquer au téléphone, au bord de la route. Ils ont logé une balle dans sa tête avant de continuer leur chemin, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Abdoulaye Sanoh, citoyen du quartier et témoin

Selon Abdoulaye Sanoh, un habitant du quartier qui est arrivé sur les lieux juste après le meurtre, les bandits ont cru que la victime communiquait au téléphone avec les services de sécurité en vue de les arrêter. « Je loge juste à côté de là où la scène s’est produite. C’est après le journal de 20h 30 que j’ai entendu des tirs. J’étais juste derrière là. Je suis venu voir ce qui se passe, j’ai trouvé que les bandits étaient déjà partis.

C’est le propriétaire de la boutique que les bandits ont attaquée qui m’a raconté les faits. Il m’a dit que lorsqu’ils ont fini le braquage, les bandits ont tiré deux coups de feu en l’air. A ce moment, la victime était arrêtée au bord de la route, en train de communiquer au téléphone. Les bandits ont pensé donc qu’il téléphonait aux services de sécurité. C’est ainsi qu’ils ont tiré sur lui, la balle l’a atteint au niveau de la tête », témoigne ce citoyen.

Choqués par ce meurtre, les jeunes du quartier déplorent surtout l’attitude des services de sécurité. Car le crime s’est produit à moins de 200 mètres du commissariat central de Sonfonia, mais les agents ne sont pas intervenus. Exaspérés par ce comportement de ceux qui sont censés sécuriser les citoyens et leurs biens, de nombreux jeunes sont descendus dans la rue ce mercredi matin pour exprimer leur colère. Ils ont érigé des barricades sur la route, empêchant la circulation pendant plusieurs heures. Les agents de la police ont dû se déployer autour du commissariat pour empêcher qu’il ne soit attaqué par les manifestants.

« Ce qui nous énerve, c’est que le commissariat central de Sonfonia qui se trouve à côté de nous ici, n’est pas intervenu. L’attaque a eu lieu à 21 heures, mais c’est seulement à 8 heures du matin que les agents sont venus ici. Le soir, ce sont les agents de la BAC de la Cimenterie qui sont venus. Ceux qui sont juste à côté n’ont rien fait. Donc, c’est ce qui nous a poussés à barricader la route. Nous voulons que justice soit rendue et que les gens qui sont dans ce commissariat dégagent d’ici. Parce qu’il est inconcevable qu’un tel cas se produise ici et qu’ils ne fassent rien. Le commissariat central de Sonfonia a prouvé son incapacité », soutient Abdoulaye Sanoh.

Bangoura Yass Marie, Vice-président de la jeunesse de Sonfonia centre 1

Ces jeunes annoncent qu’ils vont poursuivre leur mouvement de protestation jusqu’à la satisfaction de leur revendication. « Tant que notre revendication n’est pas prise en compte pour dégager ces incapables d’ici, les jeunes vont continuer la manifestation. C’est la troisième attaque du genre qui est enregistrée dans notre quartier. On n’en a marre, il faut qu’ils dégagent parce qu’ils ne jouent pas leur rôle », a déclaré Yass Marie Bangoura, le vice-président de la jeunesse de Sonfonia centre 1.

Originaire de Coyah, N’Famoussa Soumah était pêcheur de profession. Il laisse derrière lui une veuve et enfants.

Alpha Kabinet Traoré, tuteur de la victime

Mohamed Doré pour Guineematin.com

Tel: +224 622 07 93 59

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