Cellou Dalein empêché de voyager : « c’est la remise en cause de tous les acquis… » (Me Frédéric Loua)

Me Foromo Fréderic Loua, président de l'ONG Les Mêmes Droits pour Tous
Me Foromo Fréderic Loua, président de l’ONG Les Mêmes Droits pour Tous

Des réactions se font entendre suite à la décision des autorités guinéennes d’empêcher une nouvelle fois Cellou Dalein Diallo de sortir du pays. Le principal opposant au régime Alpha Condé voulait se rendre hier, mardi 16 mars 2021, à Abidjan, pour prendre part aux obsèques du Premier ministre ivoirien Hamed Bakayoko. Mais il a été bloqué à l’aéroport de Conakry et son passeport confisqué par la police. Cette situation ne laisse pas indifférent Me Frédéric Foromo Loua, président de l’ONG « Mêmes Droits pour Tous (MDT). Dans un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com, l’activiste des droits de l’homme dénonce la remise en cause de tous les efforts consentis dans le cadre de l’instauration de la démocratie en Guinée.

« L’interdiction faite à M. Cellou Dalein Diallo de se rendre à Abidjan, aux obsèques de Hamed Bakayoko, vient encore confirmer, si besoin en était, le recul démocratique engrangé dans ce pays depuis un certain nombre d’années et le mépris absolu affiché par rapport au respect des droits de l’homme. La liberté d’aller et de venir dans son pays, c’est un droit constitutionnel. Donc, tout guinéen a le droit de rentrer et sortir de son pays. Le fait de refuser à un homme politique d’aller à l’étranger, je pense que c’est une grave violation des droits de l’homme et c’est la remise en cause de tous les acquis, de tous les efforts consentis pour que ce pays connaisse la démocratie », a réagi l’avocat.

Et ce n’est pas tout. Il ajoute que l’interdiction de voyager imposée au président de l’UFDG (qui revendique toujours la victoire à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020), n’est pas de nature à décrisper la situation politique du pays. Ce qui est pourtant indispensable au maintien de la paix et de la quiétude en Guinée.

 

« Nous sommes dans un semblant de paix apparent, un semblant de stabilité et de quiétude. Notre souhait serait que ce semblant de paix se transforme en une paix durable. Et pour cela, chacun doit poser les actes qu’il faut pour garantir la paix. Mais comme je vous le dis, il y a des actes qui sont en train d’être posés et qui sont de nature à démanteler les acquis et remettre en cause le travail qui est en train d’être fait pour que la paix soit une réalité dans notre pays.

On ne peut pas appeler à la paix et violer les principes les plus élémentaires d’un dialogue. Le dialogue suppose de part et d’autre le sens élevé de responsabilité, l’envie d’aller vers un objectif commun. Et pour cela, chacun doit consentir des efforts et faire des concessions nécessaires pour aller vers cette paix et cette stabilité (…). Nous ne méritons pas cette situation. Et, il faut qu’on sorte de cette léthargie, de ce semblant de paix et de stabilité pour qu’on soit dans une société démocratique. Pour cela, les autorités politiques, notamment de la mouvance, doivent poser des actes pour que ce pays connaisse la démocratie et le respect des droits de l’homme », a laissé entendre Me Frédéric Foromo Loua, président de l’ONG MDT.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél: 622680041

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