Covid-19 : la galère des vendeurs d’appareils électroménagers et d’habits de friperie

Les impacts économiques de la pandémie touchent quasiment tous les secteurs d’activités en Guinée. Et parmi les plus affectés, on retrouve les vendeurs d’appareils électroménagers et d’habits de friperie. Leurs affaires sont pratiquement à l’arrêt depuis le début de cette maladie, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Ismaël Diallo est vendeur d’appareils électroménagers communément appelés « Bruxelles » à Conakry. Aujourd’hui, il est frappé de plein fouet par les conséquences économiques du Covid-19. Depuis l’instauration des mesures de confinement en Europe, il n’arrive plus à importer des marchandises.

Ismaël Diallo

« L’apparition de cette maladie a été trop dure pour nous. Nous ne parvenons plus à importer des marchandises. En temps normal, nos magasins sont toujours pleins. Mais aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Les quelques articles que vous voyez ici ont été importés il y a bien longtemps. On ne peut pas parler d’importation à l’heure actuelle. Tous nos clients en Europe sont confinés et ne peuvent pas sortir pour nous chercher des marchandises. Et, même s’il y a des marchandises, c’est très compliqué de les faire venir ici. Personnellement, j’ai quelques marchandises déjà achetées et stockées dans un magasin en France, mais c’est impossible pour mes partenaires de sortir et les embraquer pour la Guinée », explique ce commerçant.

Mais ce n’est pas tout. En plus de ne pas pouvoir importer des marchandises, Ismaël Diallo n’arrive pas aussi à écouler celles qu’il a déjà dans son magasin situé à Matoto. « Le plus gros problème aussi, c’est le manque de clients actuellement. On peut passer toute la journée ici sans voir un seul client. Je pense que la priorité des gens actuellement n’est pas de venir acheter un appareil ou une télévision, ils préfèrent aller trouver de quoi manger et maintenir la famille. Dans des circonstances pareilles, ce n’est pas le luxe qui intéresse les gens. Il y a une question de survie qu’il faut d’abord régler ; le reste vient après. Donc, c’est très difficile quand on sait qu’on doit payer le loyer pour le magasin et tous les autres frais », a-t-il laissé entendre.

De son côté, Ibrahim Doumbouya vend des habits de friperie. Tout comme son prédécesseur, son activité a pris un gros coup depuis le début de la pandémie du coronavirus. Au moment où les clients commençaient à se faire rares devant sa place, les autorités guinéennes ont décidé de fermer tous les marchés à partir de 16 heures. Une décision qui est venue à en rajouter à sa souffrance.

Ibrahim Doumbouya

« Habituellement, nous vendons ici jusqu’à 19 heures ou 20 heures. Parfois, c’est dans la soirée que nous recevons quelques clients. Par exemple, les gens qui quittent le travail peuvent descendre et venir faire des achats. Mais, avec ces nouvelles mesures, tout est bloqué. Tout ce qu’on peut pour le moment, c’est d’implorer la grâce de Dieu. C’est seul lui qui peut nous sauver de cette situation. Si Dieu est content, tout va aller très bien. Mais s’il est fâché, c’est ce genre de problème qu’on voit », estime ce commerçant.

Alsény KABA pour Guineematin.com

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