Manque d’électricité à Faranah : « EDG zéro ! Pas de courant, pas de vote »

De très nombreux jeunes de la ville de Faranah ont exprimé hier vendredi, 24 janvier 2020, leur colère contre le manque de courant électrique. Munis de pancartes sur lesquelles on pouvait lire « pas de courant, pas de vote », les jeunes ont effectué une marche pacifique à travers la ville pour exprimer leurs ras-le-bol. Du rond point Tonkolonko à Mosquée en passant par le marché central, Abattoir, la cour de la préfecture, le gouvernorat et le siège d’EDG, les manifestants ont été ovationnés par les citoyens, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Tout au long de leur parcours, les jeunes ont scandé des slogans très explicites : « pas de courant, pas de vote » ; « gouverneur, zéro », « préfet, zéro », « EDG, zéro ».

Moussa Oularé, jeune activiste

Moussa Oularé, jeune activiste à Faranah, un des responsables des manifestants, est revenu sur les raisons de la colère. « Nous avons décidé de sortir aujourd’hui parce que depuis 2005 on a eu un groupe thermique, mais aujourd’hui la taille de la population est telle que la desserte en électricité est devenue tout un problème. Il faut passer deux à trois jours pour avoir le courant et ça aussi, c’est pendant un petit temps. En réalité nous ne sommes pas satisfaits. C’est pourquoi nous avons décidé de nous faire entendre dans les rues, pour que ce qui se passe ailleurs que la même chose se passe à Faranah. Nous avons fait de sorte que personne ne touche un bien public ou privé », a dit Moussa Oularé.

Par ailleurs, notre interlocuteur dénonce le fait que Faranah soit oublié par le gouvernement. « Faranah est parmi les trois premières villes qui payent régulièrement les factures, mais si aujourd’hui les autres villes sont satisfaites dans ce sens, pourquoi pas nous ? On paye le courant, on ne reçoit pas le courant. Ici, quand vous avez le courant de 19h à 23 h45, il faut attendre 3 jours après. On se pose même des questions. Qu’est-ce que Faranah a fait à ce régime-là ? On se sent ignoré ? Et pourtant, Faranah est un fief de ce parti au pouvoir. On a toujours voté 100/100, mais depuis dix ans de cela, on voit que les autres villes reçoivent des dons et autres, mais ce n’est pas le cas à Faranah », dénonce-t-il.

Abdoulaye Sidibé, président de la Base des Intègres

Abdoulaye Sidibé, président de la Base des Intègres, une structure de jeunes, va abonder dans le même sens en dénonçant les politiciens. « Notre mouvement n’est pas politique, c’est pour défendre l’intérêt de Faranah. Nous ne sommes contre personne. On a remarqué que ce régime nous a oubliés. Depuis 2005, le seul groupe qui était là, c’est lui qui est là encore. Toutes les autres régions ont reçu les groupes électrogènes, Faranah n’a reçu aucun groupe. D’abord, c’est parce que ça ne fait pas partie de leur priorité. Ils sont avec nous à la veille des élections, mais après les élections, c’est fini. C’est pourquoi dans notre slogan, on a été très clair : pas d’élections cette fois ci, tant qu’on n’a pas notre groupe électrogène. On a été voir le gouverneur aujourd’hui, si nous n’avons pas de suite d’ici le lundi, la jeunesse va se lever encore. On n’abandonne pas », a-t-il laissé entendre.

Mamady Traoré, assistant du Directeur Général d’EDG à Faranah

Mamady Traoré, assistant du directeur général d’EDG à Faranah, reconnait la plainte des jeunes et explique la pénurie par la forte demande, supérieure à l’offre. « On dirait que les jeunes ont raison puisse que ça fait un an de cela, on a changé le régime de fourniture. C’est-à-dire nous étions sur 1/2 mais on n’est venu 1/3, et dans les 1/3, quand vous perdez une nuit, il faut attendre 4 jours après sans le courant. Ça ne peut pas vraiment plaire à la clientèle. Mais, nous aussi nous ne le faisons pas parce qu’on veut banaliser la fourniture, c’est parce qu’on est confronté à un manque de puissance, puisque le groupe qui est là actuellement, c’est 1.4MW. La demande de Faranah aujourd’hui, il faut au moins 5 MW », a fait savoir monsieur Traoré.

À noter qu’au quartier Mosquée, les jeunes ont suspendu la manifestation qu’ils comptent reprendre le lundi prochain si rien n’est fait.

De Faranah, Bangoura Mamadouba pour Guineematin.com

Tel : 00224 620 24 15 13/ 660 27 27 07

Facebook Comments Box