Veuvage : ce qu’il faut faire et ce qu’il faut éviter (Oustaz Ramadan Bah)

Oustaz Ramadan Bah, chroniqueur islamique, imam à la mosquée de Koloma
Oustaz Ramadan Bah, chroniqueur islamique, imam à la mosquée de Koloma

Chez les musulmans, quand un homme marié meurt, sa femme observe une période de veuvage de 4 mois et 10 jours avant de reprendre sa vie normale. Pendant cette période, la veuve doit avoir un mode de vie particulier : respecter certaines choses qui lui sont rendues obligatoires et éviter d’autres qui lui sont interdites. Et aujourd’hui, le constat révèle que la conduite à tenir par la veuve varie parfois d’une longue localité à une autre, alors que les principes islamiques sont universels. 

C’est pourquoi, un journaliste de Guineematin.com s’est entretenu sur ce sujet avec le chroniqueur islamique Oustaz Mohamed Ramadan Bah, qui est également imam à Koloma. Ce leader religieux a parlé de ce qui est obligatoire et ce qui est interdit dans le veuvage, selon l’islam.

« Pendant la période de veuvage de quatre mois et dix jours, il est demandé à la femme qui a perdu son mari, de rester là où son mari l’a laissée. C’est-à-dire dans le domicile de son mari et de ne pas voyager. Cette femme ne doit pas se maquiller, elle ne doit pas s’orner (porter des chaines, des boucles d’oreilles, des bracelets) pendant cette période. On ne doit pas la fiancer à plus forte raison l’épouser pendant le veuvage. Et, Personne ne doit venir demander sa main pendant cette période. Donc, pendant ces quatre mois dix jours, cette femme doit rester tranquille à la maison », a indiqué Oustaz Ramadan, avant d’expliquer le sens du veuvage.

« C’est pour séparer l’ancien mariage du nouveau. Si l’un est décédé, il se peut qu’une autre personne se présente. Maintenant, pour séparer ces deux mariages, c’est pourquoi on parle de veuvage. C’est aussi pour effacer cette tristesse qui habite la femme lorsque son mari décède, mais aussi pour la purifier. Puisque si elle était avec un autre homme, nous savons qu’il y a des rapports conjugaux. Et pour qu’il y ait un autre mari, la femme doit être purifiée du premier mariage. Il y a toutes ces raisons donc qui font que l’islam demande à la femme de rester tranquille pendant ces quatre mois dix jours », a-t-il dit.

Cet islamologue déplore plusieurs pratiques qui se font aujourd’hui dans nos sociétés, et qui ne sont pas reconnues par l’islam. « Il faut reconnaître que pendant cette période, il y a beaucoup de choses qui se disent, mais beaucoup de ces choses n’ont pas de référence dans la jurisprudence, encore moins dans le coran. Les gens le disent, mais il n’y a pas de preuve.

C’est par exemple, le fait de serrer la main à d’autres personnes. Nous disons que la veuve peut serrer la main à toutes les personnes à qui elle était autorisée à serrer la main avant son veuvage. Nous savons qu’il y a des hommes à qui la femme ne doit pas serrer la main, elle ne doit pas serrer la main à toute personne qui peut l’épouser,  même si elle n’est pas veuve. Mais à part ceux-là, la veuve peut serrer la main à toutes les autres personnes.

On voit aussi certaines veuves porter cette tenue unique : le blanc, le noir ou le bleu, selon les endroits. D’autres aussi tiennent une calebasse et un chapelet jusqu’à la fin de leur veuvage. Ça n’a aucun sens et aucun fondement. Si cette tenue était authentique, elle allait être de la même couleur partout. Mais, nous voyons déjà que les couleurs diffèrent. Les tenues que la femme avait l’habitude de porter, ce sont ces tenues qu’elle doit porter pendant son veuvage.

Dire aussi qu’il faut la laver le jour où elle doit commencer son veuvage ou bien le jour où elle va finir, c’est illicite. En islam, une personne majeure ne doit pas se déshabiller devant une autre personne majeure. C’est formellement interdit. A plus forte raison dire qu’une personne en bonne santé, qui n’est pas malade, doit être lavée par une autre personne. C’est quelque chose que les gens doivent arrêter. Ce sont des choses illicites et interdites par l’islam », a laissé entendre Oustaz Mohamed Ramadan Bah.

Ce chroniqueur islamique demande aux musulmans de s’approcher de ceux qui connaissent bien le coran et les hadiths du prophète pour mieux comprendre leur religion.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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