Cellou Dalein dénonce : « L’Etat est entièrement responsable de ce qui est arrivé à Dar-Es-Salam »

Dans la soirée d’hier, mardi 29 août 2017, le président de l’UFDG et chef de file de l’opposition guinéenne et une importante délégation de son parti se sont rendus à Dar-Es-Salam pour compatir au décès des 9 citoyens tués par la décharge le 22 août dernier. Arrivés vers 16 heures 30 minutes, le patron de l’opposition guinéenne et la délégation qui l’accompagnait se sont d’abord rendus à la mosquée pour s’acquitter de leur devoir religieux avant d’aller aux domiciles des victimes de ces montagnes d’ordures où ils ont présenté leurs condoléances, a constaté Guineematin.com, à travers un de ses journalistes.

Les prières de l’imam de Dar-Es-Salam pour Cellou Dalein Diallo

Très affligé par ce drame qui a emporté neufs (9) de nos concitoyens, Cellou Dalein Diallo, après s’être rendu à Dar-Es-Salam le jour de l’accident où d’ailleurs il a offert de vivres, composés entre autres des sacs de riz, des oignons, de l’huile et un bœuf, s’est rendu ce mardi avec une importante délégation de son parti dont le président de la délégation spéciale de Ratoma.

imam Alhassane Barry de Dar-Es-Salam

À la mosquée, les sages ont dit leur joie de voir à nouveau le président de l’UFDG à leurs côtés. Selon eux, Elhadj Cellou Dalein Diallo a été une des premières personnalités politiques à s’être rendues au chevet des victimes le jour du drame. « Vous montrez une fois encore par vos actes et vos paroles que vous ne venez pas vers nous que lorsqu’il s’agit des élections. Votre déplacement ici encore nous va droit au cœur. Vous nous avez aidé, puisse Dieu vous aider atteindre vos objectifs. Puisse Dieu aider le peuple de Guinée à sortir de ces calamités, de ces souffrances », a prié l’imam Alhassane Barry de la mosquée de Dar-Es-Salam.

« C’est difficile de se débarrasser de cette émotion lorsqu’on est sur les lieux »

Après la mosquée, Cellou Dalein Diallo et ses collègues se sont rendus aux domiciles des victimes. Là-bas, le vice-président de l’International Libéral a dit n’avoir pas pu présenter ses condoléances le jour du drame dans les formes qu’il souhaitait. Selon le chef de l’opposition guinéenne, il a décidé de revenir présenter beaucoup plus sereinement ses condoléances aux familles qui ont perdu des proches et pour marquer sa solidarité, celle du parti et celle de l’opposition à l’endroit de nos compatriotes touchés par ce drame.

« C’est difficile de se débarrasser de cette émotion lorsqu’on est sur les lieux. J’ai été ici très tôt le jour du drame. Les corps étaient encore ensevelis sous terre, on n’avait pas trouvé encore les moyens de dégager les ordures et la terre. Et, je savais que les guinéens étaient sous la terre, sous les ordures, je ne suis pas resté longtemps parce que je me sentais impuissant pour aider à dégager cela. Je suis parti. Et, après, je suis revenu pour prendre part aux funérailles », a notamment rappelé le chef de file de l’opposition guinéenne.

« L’Etat est responsable de ce qui est arrivé à Dar-Es-Salam »

Le président de l’UFDG a dit être conscient que c’est toute la Guinée qui a été frappée par ce drame ; mais, selon lui, les voisins le sont plus. « Je ne suis pas venu pour parler de la politique. Mais, j’ai vu des gens qui disent que ce sont les citoyens qui sont venus occuper les terrains, ce n’est pas ça. Je dis non ! C’est l’Etat qui est responsable ! Lorsque vous allez vous embarquer dans un avion, vous ne pouvez pas connaître l’état de l’avion ou la capacité des pilotes ; ça, c’est l’Etat qui ne doit autoriser un avion de voler que lorsque l’équipage en a les capacités et que l’appareil a toutes les capacités nécessaires. Si on sait qu’on ne doit pas occuper, l’Etat doit empêcher. Mais, dès qu’on laisse occuper, l’Etat doit protéger parce que le citoyen ne connait pas tout. Donc, l’Etat, dans le cadre d’assurer la sécurité des citoyens, doit veiller à ce que les gens n’habitent pas les zones à risques ; et, lorsque ça arrive, l’Etat doit protéger les citoyens. Donc, l’Etat a failli à son obligation, il en est entièrement responsable », a dénoncé le chef de l’opposition guinéenne.

Les vérités de Charles Damba, chef du quartier Dar-Es-Salam II

Monsieur Charles Damba, le chef du quartier de Dar-Es-Salam II, a dit être content de la visite du président de l’UFDG dans son quartier. Pour monsieur Damba qui dit habiter ce quartier depuis 1970, ce drame était prévisible. « Ici ce n’était pas un dépotoir, les gens sont venus habiter, mais la meilleure personne qui peut vous donner les informations sur le travail effectué ici par la Banque mondiale, c’est monsieur Mayi Barry, ancien cadre du gouvernorat et qui vie encore. J’avais dit, lors d’une de nos réunions publiques que si vous ne faites rien pour Dar-Es-Salam, vous irez là-bas un jour avec des linceuls. On ne m’a pas écouté ce jour ; et, on est venue avec des linceuls pour combien de personnes ? Neufs personnes. Et, si on ne fait rien encore, il y aura des éboulements et beaucoup de personnes vont mourir encore », a-t-il alerté.

A rappeler qu’après ce drame, les proches des victimes sont aujourd’hui laissés pour compte. Ils n’ont pas de maisons, pas de soutiens et dorment à la belle étoile. Il est donc temps que les autorités guinéennes leur viennent en aide et aider à dégager ces tas d’immondices qui constituent une menace pour la santé des riverains.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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