Isolement de Conakry : cette mesure qui risque d’être catastrophique pour les fermiers

C’est une situation très grave qui se passe actuellement au niveau des barrages situés dans la périphérie de Conakry. Depuis l’annonce de l’isolement de la ville de Conakry pour éviter la propagation du Covid-19, plusieurs camions chargés de produits et aliments pour les fermes sont bloqués par les agents de la gendarmerie déployés au niveau des postes de contrôle situés à la sortie de la capitale guinéenne. Une situation qui commence à causer des dégâts dans les fermes, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Selon Alhousseiny Diallo, vice-président de l’Association nationale des Producteurs de Viande de Volaille de Guinée (APVG), qui a contacté Guineematin.com dans la nuit du mardi à ce mercredi, 8 avril 2020, si les agents ne laissent pas passer les aliments destinés à des millions de poussins, il y aura une « catastrophe » au niveau de toutes les fermes qui s’approvisionnent à partir de Conakry. « Nous avons de sérieux problèmes au niveau des barrages installés à la sortie de Conakry pour l’intérieur du pays. Ils (les agents de sécurité) ne laissent pas passer les aliments de nos volailles qui sont dans les fermes dont certains sont à Khorira (Dubréka), à Boffa, à Maférinya (Forécariah) et à Bangouyah (Coyah).

Nous sommes allés chercher un laissez-passer au niveau du ministère de l’Elevage, mais les agents ont dit que le papier n’est pas valable. On s’est retourné voir le ministre Roger Patrick Millimono qui a écrit une lettre qu’il a adressée au ministre de la Défense, Dr Mohamed Diané, pour qu’il nous facilite le passage des aliments pour les volailles et qu’on ramène les œufs pour éviter qu’ils ne pourrissent dans les fermes. Jusqu’à présent, rien n’a été fait », a-t-il expliqué.

Poursuivant, le vice-président de l’AVPG dit craindre pour la survie de ces nombreux poussins qui sont aujourd’hui privés de nourriture par la faute des humains, qui n’hésitent pas à remettre en cause un laissez-passer signé par le directeur national des services vétérinaires, Dr Sény Mané. « Si rien n’est fait dans un bref délai, il y aura une catastrophe dans ces fermes. C’est pourquoi, nous lançons l’alerte. Nous avons effectué beaucoup de démarches pour obtenir le passage des aliments, mais jusque-là, impossible. Et les réserves dans ces fermes commencent à s’épuiser pour la plupart », a dit Alhousseiny Diallo.

Il faut rappeler que c’est le lundi, 30 mars 2020, que le président de la République a annoncé l’interdiction des déplacements de Conakry vers les villes de l’intérieur, sauf en cas de dérogation spéciale délivrée par le ministère de la santé. Une décision qui vise à éviter la propagation du coronavirus dans le pays. Depuis cette date, les dispositifs sécuritaires ont été renforcés au niveau des barrages situés sur les nationales Conakry-Boffa, Conakry-Kindia et Conakry- Forécariah.

La question qu’on se pose est de savoir, pourquoi les agents refusent-ils de laisser passer ces aliments alors que d’autres marchandises rentrent et sortent de Conakry ?

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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