Des violences ont eu lieu dans le district de Goléya, relavant de la sous-préfecture de Damakania, à Kindia, le dimanche 12 avril dernier dans un conflit domanial. Un domaine de 554 hectares oppose des citoyens du secteur de Kambalia et ceux du secteur de Wondélaya. Une descente musclée des forces de l’ordre sur les lieux a entraîné deux morts, plusieurs arrestations et des dégâts matériels importants.
Sur les 21 personnes de Kambalia interpellées, les 13 encore jusque-là retenues à la prison civile de Kindia ont été libérés et ramenés à leur village hier vendredi, 17 avril 2020, rapporte l’un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture.
Des citoyens de Kambalia sont accusés d’avoir agressé leurs voisins de Wondélaya dans ce problème domanial qui dure depuis 20 ans. Partis ramené l’ordre sur les lieux, des agents venus de Kindia n’y sont pas allés du dos de la cuillère. Des arrestations, des blessés, des dégâts matériels et deux morts ont été enregistrés à Kambalia. Une vieille de 90 ans et un bébé d’un an et demi avaient trouvé la mort dans des circonstances non élucidées.
Après la libération d’un premier groupe de 8 détenus, dont des mineurs, des vieux et des nourrisses, les 13 autres ont quitté la maison centrale de Kindia hier vendredi pour regagner leur domicile. Il a fallu l’implication des sages de Kindia pour obtenir la libération de ces citoyens que le parquet de Kindia poursuit pour rébellion, injures, menaces de mort et violences.
C’est Elhadj Karamba Diaby, secrétaire préfectoral des affaires religieuses de Kindia qui a accompagnés ces 13 personnes jusque là détenues. « Au nom de l’inspecteur régional de la ligue islamique de Kindia, Elhadj Mamoudou Camara, des sages, de monsieur le préfet et de madame la gouverneure de Kindia, nous étions là pour présenter les condoléances suite aux deux décès survenus ici à Kambalia. Il ya eu deux pertes en vie humaine. C’est une volonté de Dieu. On vous demande de pardonner et d’être de bons croyants. Ce sont les sages, les religieux et le préfet, soucieux de la paix et de la quiétude sociale, qui ont plaidé et demander pardon à monsieur le Procureur, Amadou Diallo, et les juges de Kindia, afin de libérer tous le détenus. Nous sommes derrière la loi. Ils ont accepté et nous ont honorés. Ces personnes interpellées se sont engagées à rester derrière la loi, les sages et les religieux de Kindia. L’incident qui s’est produit ici ne se répétera jamais », a laissé entendre Elhadj Karamba Diaby.
Par ailleurs, le secrétaire préfectoral des affaires religieuses de Kindia a promis que les motos appartenant aux victimes, emportées par les gendarmes, seront restituées. « Dans cette affaire domaniale la justice continue de faire son travail. Nous devons rester derrière elle. Pour le moment, population de Kambalia, les sages et les jeunes de Kambalia, nous vous invitons à la retenue. Grâce à l’intervention des sages, 8 personnes ont été libérées avant, et les 13 autres ont été libérées aujourd’hui. Ce qui fait au total 21 personnes. Il reste leurs motos qui ont été prises par les gendarmes au nombre de 6. Ça aussi, si Dieu le veut bien, ces motos seront restituées aux propriétaires. Pour le reste du jugement dans cette affaire, Elhadj Mamoudou Camara promet de la trancher. Donc, il invite tout le monde au calme ».
Pour sa part le citoyen de Kambalia, Ibrahima Sory Camara, porte parole des personnes libérées, a remercié les sages et les autorités avant de s’engager à rester derrière la loi. « Nous avons été emprisonnés. Mais nous avons été tous libérés aujourd’hui. Nous remercions les sages et les autorités de Kindia. Ce que les sages ont dit, ici on n’a jamais désobéit aux vieux à Kambalia. Moi personnellement, j’ai été arrêté sur le goudron et je ne connais rien dans cette affaire ».
De son côté, le chef du district de Goléya, Alkhaly Moussa Bangoura, a remercié la délégation venue accompagner les citoyens et tous ceux qui se sont investis pour leur libération. « Je remercie la délégation en particulier et tous ceux qui se sont investis pour la libération de mes citoyens depuis le début de cette histoire. Le calme est revenu. On a reçu nos citoyens qui avaient été arrêtés. Maintenant, l’heure est au pardon. Tous ceux qui ont souffert ont pardonné, à commencer par les vieux jusqu’aux jeunes… Je demande à tous les citoyens de se calmer et de rester derrière la loi et les sages. Cela est important et nécessaire au lieu de faire la violence », a exhorté monsieur Bangoura.
Rien n’a été dit sur le décès de la vieille de 90 ans et du bébé d’un an et demi, sauf que c’est la volonté de Dieu. Le procureur, qui a la capacité de s’autosaisir, va-t-il contribuer à lever un coin de voile sur ces deux cas de morts survenus dans sa juridiction ? Wait and See.
De Kindia, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com
Tel : (00224) 628516796
