Depuis son apparition en Chine en décembre 2019, la pandémie due au nouveau coronavirus a fait plus de 180 000 morts à travers le monde. Cette maladie qui bouleverse les habitudes sociales des hommes a contraint les Etats du monde à se replier sur eux-mêmes. Partout, des batteries de mesures ont été mises en place pour limiter la propagation de cette maladie du COVID-19.
Des mesures allant de la fermeture des frontières au confinement (total ou partiel), en passant par l’état d’urgence, le couvre-feu, la distanciation sociale, la fermeture des lieux de culte… Mais, ces derniers temps, certains pays (notamment en Europe) se sont montrés très favorables à l’idée d’alléger ces mesures de prévention, surtout le confinement des populations.
Outre l’Allemagne, l’Autriche, la Norvège ou le Danemark sont engagés sur la voie de l’assouplissement de leurs mesures de confinement, tout en conservant des mesures de « distanciation sociale ». L’Italie, la France, la Suisse, la Finlande et la Roumanie préparent aussi un « prudent déconfinement ». Egalement, des manifestations anti-confinement surgissent çà et là, comme aux Etats-Unis et au Brésil. Mais, selon le directeur général de l’OMS (organisation mondiale de la santé), il ne faudrait pas se laisser berner par la « décélération » de ces derniers jours du COVID-19 dans certains pays du vieux continent, où le seuil des 112 000 morts a déjà été dépassé.
« Ne vous y trompez pas, nous avons encore un long chemin à parcourir. Ce virus nous accompagnera pendant longtemps… Les rassemblements ne feront qu’alimenter l’épidémie », a prévenu Tedros Adhanom Ghebreyesus au cours d’une conférence de presse virtuelle qu’il a tenue hier, mercredi 23 avril 2020, depuis le siège de l’OMS à Genève.
Pour le patron de cette agence onusienne, « l’un des plus grands dangers auxquels nous (l’humanité) sommes confrontés aujourd’hui est la complaisance » face à la pandémie du nouveau coronavirus. Tedros Adhanom Ghebreyesus redoute surtout une « seconde vague de contaminations » du COVID-19 dans le monde. Cette crainte vaut particulièrement pour les pays européens où une seconde vague de contaminations est omniprésente et les appels à la prudence fréquents.
« Les premiers éléments indiquent que la majeure partie de la population mondiale reste susceptible d’être infectée », a précisé le directeur général de l’OMS.
Ces cris d’alerte du patron de l’OMS vont en droite ligne avec la position défendue par le chef des services sanitaires britanniques. S’adressant aux britanniques qui espéraient voir un assouplissement des mesures de confinement, Chris Whitty a déclaré « qu’à long terme, on s’en sortira idéalement avec un vaccin très efficace ou des médicaments très efficaces qui permettront aux gens de ne plus mourir de cette maladie, même s’ils l’attrapent ». Mais, prévient-il, « jusqu’à ce que nous ayons ceux-ci (et la probabilité de les avoir dans l’année qui vient est incroyablement faible, et je pense que nous devons être réalistes à ce sujet), nous devrons compter sur d’autres mesures sociales, qui sont bien sûr très perturbatrices ».
Selon les informations, cinq projets de vaccin dans le monde en sont actuellement aux essais sur des humains ; mais, la mise au point d’une formule efficace et sûre ne devrait pas prendre moins de 12 à 18 mois. Mais, en attendant ce vaccin, dont le monde entier voudra disposer en même temps et dont l’obtention risque de donner lieu à une compétition féroce, la pandémie du COVID-19 va continuer à éprouver l’humanité et semer inexorablement des cadavres sur son passage. On craint surtout pour les pays africains déjà mal gérés et évidemment qui manquent de tout !
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com