Le durcissement de la mesure interdisant les déplacements de Conakry vers l’intérieur du pays risque de causer d’énormes pertes pour les propriétaires des fermes avicoles situées en périphérie de la capitale. En effet, plusieurs d’entre eux ont du mal aujourd’hui à acheminer la nourriture de leur volaille. Ils craignent donc de perdre leurs poussins, a appris Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
C’est le cas d’Alhassane Diallo, propriétaire d’une ferme avicole située à Manguata, dans la préfecture de Coyah. Il s’est vu refuser le passage au niveau du barrage de Bintourayah, situé sur la nationale Conakry-Coyah. Les agents déployés sur les lieux lui exigent une autorisation spéciale pour pouvoir rallier sa ferme.
« Quand on vient, les agents demandent une autorisation de sortie. Donc, tout le monde est sous le soleil ici. Nous transportons des aliments pour nos poussins, mais on nous interdit le passage et on ne sait pas quoi faire. Au niveau de ce barrage, les agents demandent une autorisation de sortie. Si vous ne disposez pas de ce papier, on vous demande de vous retourner. Notre inquiétude, c’est parce que nous avons nos fermes jusqu’à Manguata, sur la route de Forécariah, et si on n’envoie pas ces aliments, les milliers de poussins vont mourir », alerte ce citoyen.
Malgré l’intransigeance des agents de sécurité, Alhassane Diallo relève tout de même un paradoxe au niveau de ce barrage. « Ici, les piétons sortent de tous les sens, seulement les véhicules sont bloqués. On laisse les personnes passer et on bloque les véhicules qui n’ont que des marchandises. Nous pensons que ce ne sont pas les véhicules qui sont porteurs du virus. Pire, on nous réclame un papier que le ministère de l’Elevage ne délivre pas actuellement. Nous demandons à ce que l’Etat revoie cette stratégie pour éviter une catastrophe au niveau de nos fermes », a-t-il lancé.
Dans la matinée de ce lundi, 11 mai 2020, de nombreux véhicules, pour la plupart transportant des marchandises, étaient bloqués au niveau du barrage de Bintourayah. Après plusieurs heures d’attente, beaucoup de chauffeurs ont rebroussé chemin.
Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com
Tél : 622 68 00 41
