Mort de Georges Floyd : quand les USA donnent des leçons aux dictateurs africains et à leurs suppôts

C’est une indignation sans précédent qui s’est emparée des Etats Unis et de nombreux pays à travers le monde après la mort de Georges Floyd, afro-américain, tué par des policiers blancs. Au-delà de la protestation du public, des voix de personnalités se sont fait entendre pour dénoncer les prises de position de Donald Trump, accusé de mettre le feu aux poudres.

Devant la gravité de la situation, des élus et des cadres de l’administration ont ouvertement dénoncé l’attitude du président américain. Une situation impensable sous les Tropiques où les cadres de l’administration sont prêts à accompagner les folies de leurs dirigeants même si ceux-ci prennent la direction de l’enfer.

La mairesse de Washington D.C, une afro-américaine, Muriel Elizabeth Bowser, a peint « Black Lives Matter » (La vie du Noir compte), sur la rue menant à la Maison Blanche. Cet acte vise à honorer les manifestants qui s’y étaient réunis pacifiquement au début de la semaine.

Muriel Elizabeth Bowser, mairesse de Washington D.C

« Il y a des gens qui ont soif d’être entendus et d’être vus, et de voir leur humanité reconnue. Nous avons eu l’occasion d’envoyer ce message haut et fort dans une rue très importante de notre ville », a déclaré Bowser lors d’une conférence de presse. « Et ce message est pour le peuple américain, que l’humanité noire compte parmi l’humanité entière, et nous, en tant que ville, élevons cela dans le cadre de nos valeurs en tant que ville », a-t-elle rajouté.

Un peu plus tôt, le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, a apporté son soutien aux manifestants contre le racisme. « Je supporte les manifestants, et je demande à toutes les personnes de bonnes volontés de faire de même. Ce n’est pas un incident isolé, c’est la continuité de cas et de situations qui ont été là des dizaines et des dizaines d’années. Ceux-ci ne sont que des chapitres dans un livre dont le titre est : continuité de l’injustice et de l’inégalité en Amérique.

Mais, les tweet de Donald Trump, comme il sait bien le faire, n’ont pas contribué à calmer les manifestants. Une situation qui a poussé à des réactions inattendues.

Le chef de la police de Houston, Art Acevedo, répondant à une question d’une journaliste de CNN concernant une réaction de Donald Trump suite aux violentes manifestations à travers le pays a dit ceci : « Laissez-moi dire ceci au président des États-Unis, au nom des chefs de police de ce pays, s’il vous plait, si vous n’avez pas quelque chose de constructif à dire, gardez votre bouche fermée. Parce que vous êtes entrain de mettre des jeunes femmes et hommes dans les vingtaines en danger… Nous avons des policiers et des concitoyens entrain d’être blessés. Si vous n’avez pas quelque chose à dire pour que ça s’arrête, alors ne dites rien, parce que c’est la base du leadership et nous avons besoin de leadership maintenant plus que jamais… Nous ne somme pas à Hollywood ».

Pour contenir les manifestants, dont certains se livraient à des actes de vandalisme, Donald Trump avait menacé de déployer l’armée dans les Etats où la situation était quasi insurrectionnelle. Là aussi, une voix, et non des moindres, s’y était opposée. Le ministre de la Défense, Mark Esper, s’est publiquement déclaré, au cours d’une conférence de presse, opposé au déploiement de l’armée américaine sur le territoire national, théâtre de violentes manifestations antiracistes. « Je ne suis pas favorable à décréter l’état d’insurrection », qui permettrait au président américain de déployer des soldats face à des citoyens américains…

Sous d’autres cieux, notamment en Afrique, de telles sorties auraient entraîné au meilleur des cas, le limogeage de son auteur. Au pire des cas, on vous colle un procès pour trahison, alors que vous voulez vous opposer à un ordre illégal des dirigeants politiques. Combien d’innocents sont tombés sous les balles des fores de l’ordre en Guinée sans qu’on entende un seul responsable de la police, de la gendarmerie ou de l’armée s’en émouvoir ? Ne faisons-nous pas partie du système-monde ?

Mamadou Djouma Diallo (New York) et Alpha Kanso pour Guineematin.com

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