Décès d’Amadou Gon Coulibaly : l’ambassadeur de la RCI en Guinée regrette la perte d’un grand frère

Excellence Diarrassouba Youssouf, ambassadeur de Côte d’Ivoire en Guinée
Excellence Diarrassouba Youssouf, ambassadeur de Côte d’Ivoire en Guinée

La Côte d’Ivoire est endeuillée par le décès de son Premier ministre. Amadou Gon Coulibaly est décédé dans l’après-midi d’avant-hier, mercredi 8 juillet 2020, quelques heures après avoir présidé le Conseil des ministres. Ce décès a énormément attristé l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en Guinée et doyen du corps diplomatique. Dans un entretien accordé à un journaliste de Guineematin.com, son Excellence Diarrassouba Youssouf a évoqué les souvenirs et les liens fraternels qui existaient entre lui et le défunt Premier ministre.

Guineematin.com : Amadou Gon Coulibaly, le Premier ministre ivoirien, a tiré sa révérence hier mercredi. Dites-nous, en tant que diplomate, comment vous avez appris ce décès hier ?

Son Excellence Diarrassouba Youssouf : vous savez, nous avons beaucoup d’amis en Côte d’Ivoire avec qui nous échangeons quotidiennement sur la situation politique de notre pays. Et donc, c’est avec un de ces amis que j’ai discuté qui m’a envoyé un message sur WhatsApp qui m’a dit qu’il y a quelque chose de très grave qui se passait au Palais présidentiel en Côte d’Ivoire et qu’il allait me rappeler deux minutes après pour me dire ce qu’il en était. J’étais très inquiet. C’est alors qu’il m’a envoyé un message pour me dire la mauvaise nouvelle, c’est-à-dire qu’Amadou Gon Coulibaly avait fait une chute, après le conseil des ministres ; que malheureusement, il serait décédé. Il m’a parlé au conditionnel, il m’a dit que c’était une information à vérifier. Mais quelques secondes après, avec le nombre de coup de fils, des messages que je recevais, j’ai compris que l’irréparable s’était produit. Malheureusement, ça a été le cas. Donc le rappel à Dieu du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly a été confirmé.

Excellence Diarrassouba Youssouf, ambassadeur de Côte d’Ivoire en Guinée

Quel types de relations aviez-vous avec le désormais ancien Premier ministre de la Côte d’Ivoire ?

C’était mon patron. Le Premier ministre de la Côte d’Ivoire était un peu un grand frère pour moi. Parce que nous sommes de la même région et nos deux villages sont distants de 20 kilomètres. Et nos deux familles, la famille Diarrassouba et la famille Gon Coulibaly sont des familles alliées. Donc, j’avais de très bonnes relations avec lui. C’est quelqu’un qui m’a difficilement appelé par mon nom ou par mon titre. Il m’appelait petit frère, jeune frère et moi je l’appelais grand frère. Mais, comme il a été Premier ministre après, protocole oblige, je l’appelais monsieur le Premier ministre. Mais, il m’avait ouvert ses portes, j’avais accès à son domicile à tout moment. Donc, j’avais de très bonnes relations avec lui.

Depuis l’annonce de ce décès, quelles sont les dispositions qui ont été prises au niveau de l’ambassade ici ?

La première chose, c’était d’informer les autorités guinéennes, c’est ce que nous avons fait à travers une note verbale ; ensuite, faire un communiqué pour la communauté ivoirienne, leur adresser un message de condoléances à travers un SMS Pro. Dans ces messages, nous avons dit aux autorités Guinéennes et à la communauté ivoirienne ici en Guinée que nous mettions les drapeaux en berne jusqu’à la fin des obsèques et que nous ouvrons un livre de condoléances le lundi et mardi prochain de 10 heures à 14 heures à la Chancellerie.

Est-ce que vous avez une idée du programme des obsèques de feu Amadou Gon Coulibaly ?

Jusqu’au moment où je vous parle, nous n’avons pas le programme officiel des obsèques et nous attendons toujours.

Est-ce que vous avez un dernier mot Excellence ?

Le dernier mot, c’est que je voudrais remercier les autorités Guinéennes, toutes les populations de ce pays frère et ami pour leur fraternité jamais démentie. Nous avons été l’objet de beaucoup de sympathie de la part des Guinéens, de nos amis, de nos frères qui ont compati et qui continuent de compatir à notre douleur ; mais également à leur douleur. Parce qu’Amadou Gon Coulibaly était l’ami de beaucoup d’autorités ici. Il avait été adopté par le président de la République. Et en plus, Amadou Gon Coulibaly est le beau-frère de la Guinée puisque son épouse est Guinéenne et la mère de son épouse est ici. Je voudrais profiter de l’occasion pour remercier une fois encore la Guinée. Parce que parlant d’Amadou Gon Coulibaly, il y a 3 ans qu’il a perdu son beau-père, donc le père de son épouse, toute la Guinée s’était mobilisée pour l’accueillir lui-même, accueillir toute la délégation ivoirienne qui l’a accompagné et pour faire des funérailles dignes à son beau-père. Ça, il ne l’a pas oublié et chaque fois qu’il me voyait, c’était l’occasion pour lui de me dire de remercier les autorités Guinéennes et tous les Guinéens qui s’étaient mobilisés. Donc encore une fois, nous voyons toute la sympathie autour de nous. Je sais que le lundi et le mardi, ils seront nombreux à remplir le livre de condoléances.

Interview réalisée par Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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