L’honorable Abdoulaye Kourouma, président du RRD et candidat à la présidentielle du 18 octobre prochain, désapprouve la prorogation d’un mois encore de l’état d’urgence sanitaire. L’opposant accuse le pouvoir de se servir du coronavirus pour abattre ses adversaires. Il l’a dit au cours d’un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com ce mercredi, 16 septembre 2020.
Le président Alpha Condé a surpris plus d’un guinéen en prorogeant une nouvelle fois l’état d’urgence sanitaire à la veille de l’ouverture de la campagne électorale pour la présidentielle du 18 octobre prochain. Avec les restrictions imposées par cette situation exceptionnelle, certains partis engagés dans le processus électoral se demandent comment ils vont mener leur campagne sur le terrain. C’est le cas du candidat du Rassemblement pour la Renaissance et le Développement (RRD), Abdoulaye Kourouma. Pour lui, il est clair que le coronavirus est devenu la meilleure arme du pouvoir pour abattre ses adversaires.
« Ça se voit maintenant que le coronavirus est un allié de la mouvance présidentielle. Moi, je pense que le pouvoir ne veut pas voir l’allié passer. Le pouvoir ne veut pas que son allié lui échappe parce qu’il utilise toujours l’état d’urgence sanitaire contre les gens. Je le dis parce que eux (le pouvoir et ses alliés), ils organsinent des meetings, des manifestations de soutien parce qu’il s’agit du pouvoir, personne ne s’en plaint. Lorsque les autres veulent manifester, on dit non, il y a l’état d’urgence sanitaire. Donc, quand ils gardent un tel allié, c’est une bonne chose pour eux.
Sinon, les Guinéens sont fatigués de cet état d’urgence sanitaire : il y a des gens qui travaillent la nuit, il y a des boites de nuit, Il y a des maquis, des restaurants et autres qui n’arrivent plus à travailler du fait de cette décision. Donc, moi je pense que pour une fois, c’est trop. Il faut vraiment revoir ce décret. D’ailleurs, cette prorogation peut impacter négativement notre campagne, parce que c’est seulement la mouvance qui est habilitée aujourd’hui à se regrouper. Les autres, on les accuse de violer la loi. Moi, je pense que l’opposition en compétition doit se retrouver pour plancher sur tout cela », a réagi l’opposant.
Instauré le 26 mars 2020 suite à la déclaration de la pandémie du coronavirus en Guinée, l’état d’urgence sanitaire a été prorogé plusieurs fois. Même si les restrictions ont été allégées au fil du temps (réouverture des écoles, des lieux de culte et des frontières aériennes…), de nombreux guinéens se plaignent encore de cette situation exceptionnelle. Ces derniers temps, beaucoup de voix ne cessent de s’élever pour appeler à la levée de l’état d’urgence pour soulager les citoyens. Mais, ces appels n’ont pas bénéficié de l’attention du palais Sékhourouréyah.
Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
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