Violences postélectorales de 2018 : 14 partisans de l’UFDG jugés à Faranah


Le procès de quatorze (14) partisans de l’UFDG (Union des Forces Démocratiques de Guinée) s’est ouvert hier, mardi 15 septembre 2020, au tribunal de première instance de Faranah. Ces opposants au régime Alpha Condé sont poursuivis pour « destruction, menace, violence et voie de fait ». Les prévenus ont plaidé non coupables dénonçant un acharnement politique, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Ces quatorze opposants sont poursuivis pour des faits survenus au lendemain des élections communales et communautaires du 4 février 2018. Après la compilation des résultats-qui ont donné l’UFDG vainqueur à Maréla- de violents heurts avaient éclaté entre les partisans du RPG Arc-en-ciel (le parti au pouvoir en Guinée) et ceux du principal parti d’opposition du pays. Les affrontements s’étaient soldés par des blessés et la destruction de plusieurs habitations.

Après ces violences, les antagonistes se sont engagés dans une bataille judiciaire. Tout d’abord, ce sont les militants de l’UFDG qui ont porté plainte contre leurs adversaires du RPG Arc-en-ciel. Mais, leur plainte n’a pas prospéré. Les opposants ont été déboutés par la justice de Faranah.

C’est ainsi que les militants du RPG Arc-en-ciel ont saisi la balle au rebond pour attaquer en justice les opposants au régime Alpha Condé. Et, avec célérité, la justice de Faranah a convoqué quatorze (14) partisans de l’UFDG. Mais, après leur audition, ces opposants ont tous été libérés. Au grand dam des plaignants, aucune charge n’avait été retenue contre eux.

N’ayant pas obtenu gain de cause, les partisans du RPG ont fait appel de la décision qui a innocenté les quatorze opposants. C’est ainsi que le dossier a atterri sur la table du juge d’instruction de la cour d’Appel de Kankan. Et, après examen dudit dossier, le magistrat a estimé qu’il y avait bel et bien des charges suffisantes contre les opposants. Il a ensuite ramené le dossier à Faranah pour être jugé. Et, c’est ce procès qui s’est ouvert ce mardi devant le tribunal correctionnel de Faranah.

Pour cette première audience, les débats ont duré près de 7 heures. Et, pendant tout ce temps, les parties au procès (prévenus et partie civile) sont restées figées sur leurs positions. Les prévenus n’ont cessé de clamer leur innocence et dénoncer un acharnement, alors que les plaignants, eux, maintiennent leurs accusations contre les opposants. A l’issue des débats, le tribunal a renvoyé l’audience à quinzaine.

Me Abdoulaye Traoré, avocat de la défense

« A la barre, les partisans du pouvoir continuent à dire que ce sont mes clients qui ont détruit leurs maisons. Mais, quand on leur pose la question de savoir qui ont détruit, ils disent ne pas pouvoir indiquer la personne. A la fin des débats, nous avons voulu plaider et que la décision soit rendue aujourd’hui. Mais, le juge Eugène Tamba Tinkiano a dit qu’il est fatigué tout comme le procureur, Mamoudou Magassouba. C’est ainsi que le dossier a été renvoyé pour le 29 septembre 2020 pour réquisitions et plaidoiries des avocats avant le verdict », a confié Me Abdoulaye Traoré, l’avocat de la défense, joint au téléphone.

L’avocat précise que parmi les 14 prévenus, 3 sont malades et d’autres sont en fuite. Les autres comparaissent libres (ils ne sont pas détenus) dans cette affaire.

A suivre !

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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