Pénurie d’eau à Siguiri : « il y a des femmes qui passent la nuit au niveau des forages »

Les habitants de la commune urbaine de Siguiri sont confrontés depuis quelques semaines à une grave crise d’eau. Avec les délestages du courant électrique, le fonctionnent des forages est fortement ralenti. Un véritable casse-tête notamment pour les femmes, obligées parfois de faire des nuits blanches pour avoir quelques bidons d’eau, rapporte le correspondant de Guineematin.com dans la préfecture.

Le problème d’eau n’est pas nouveau à Siguiri. Mais il s’est nettement accentué ces dernières semaines, en raison d’un problème d’électricité. Le courant électrique devient de plus en plus rare dans la ville, ce qui empêche le fonctionnement régulier des forages, qui sont les seules sources d’eau potable pour les habitants de cette localité. Cette situation affecte quasiment tout le monde, particulièrement les ménagères. Elles passent des heures devant les forages, faisant même parfois des nuits blanches. C’est le cas de Kadiatou Magassouba, habitante du quartier Siguikoura 1.

« Je ne sais pas quoi dire face à cette situation. Quand vous imaginez les quantités d’or qui sortent du sous-sol de Siguiri et que les habitants de cette ville souffrent comme ça pour avoir un bidon d’eau potable, c’est vraiment incroyable. Moi, ça fait deux jours que je n’arrive pas à avoir un seul bidon d’eau. Pour que les forages fonctionnent, il faut qu’il y ait le courant. Et actuellement, le courant n’est pas du tout stable à Siguiri. L’une de mes voisines n’a pas fait la cuisine hier, parce qu’elle n’a pas d’eau », confie cette dame.

De son côté, Sogbè Traoré, habitante du quartier Bolibana, décrit une situation grave. « La situation est grave à Siguiri. Il est même difficile aujourd’hui d’être un bon musulman à Siguiri, parce que la religion musulmane est basée sur la propreté. Mais comment peut-on être propre sans eau ? Il y a 5 jours que je cherche de l’eau, je n’en ai pas eu un seul bidon parce que le courant ne vient pas. Il y a des femmes qui passent la nuit parfois au niveau des forages à la recherche de l’eau », déplore cette mère de famille.

De Siguiri, Bérété Lancéï Condé pour Guinneematin.com 

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