Grève des travailleurs du tribunal pour en enfants : « nous voulons avoir un local »

C’est une situation qui témoigne de l’ampleur des problèmes qui gangrènent l’appareil judiciaire guinéen. En plus des huissiers de justice et des avocats, les travailleurs du tribunal pour enfants de Conakry sont aussi en grève depuis plusieurs jours. Ils réclament un local où ils peuvent s’installer pour faire convenablement leur travail, a appris Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Depuis sa création, le tribunal pour enfants de Conakry n’a pas le minimum nécessaire pour bien fonctionner. Logée dans l’enceinte du tribunal de première instance de Kaloum, la juridiction ne dispose même pas d’une salle d’audience. C’est pour protester contre cette situation que les travailleurs de ce tribunal ont décidé de partir en grève il y a quelques jours pour demander aux autorités guinéennes de faire face à ce problème.

« Nous demandons un local pour la protection des droits des enfants. Et les partenaires de la question d’enfance sont prêts à nous accompagner. Mais depuis 10 ans, des plaidoyers sont faits par l’ensemble des institutions : les ambassades de France, des Etats-Unis, de la Grande Bretagne, le Système des Nations Unies et toutes les autres ONG ont fait des plaidoyers dans ce sens depuis le temps du ministre Christian Sow jusqu’à maintenant, sans succès.

Surtout l’année dernière, ils ont mis à disposition le programme d’appui à la réforme de la justice (PARJU)… Il y avait un local qui était visé qui n’est pas encore obtenu. Nous, nous n’avons pas de choix à faire. Seulement, nous voulons avoir un local dans lequel les magistrats, les greffiers, les assesseurs, les interprètes et les avocats peuvent venir s’asseoir et travailler avec les enfants. Parce qu’ils (les enfants) ont besoin de protection », a confié un travailleur de cette juridiction.

Mais, contrairement aux huissiers et aux avocats, ces derniers n’ont pas voulu arrêter complètement le travail. C’est pourquoi, ils ont décidé d’observer un service minimum dans cette juridiction. « Un service minimum est assuré. C’est le principe de service public. Mais nous allons continuer à revendiquer jusqu’à ce qu’on soit rétablis dans le minimum de conditions pour pouvoir travailler », a laissé entendre notre source, qui a requis l’anonymat.

Aux dernières nouvelles, on apprend que le ministre de la Justice a rencontré le personnel de cette juridiction dans l’après-midi d’hier, jeudi 22 avril 2021. Me Mory Doumbouya leur a promis que son département va trouver une solution à leur problème. Les travailleurs du tribunal pour enfants devraient se retrouver demain, vendredi, pour décider de la suite à donner à cette rencontre avec le Garde des Sceaux.

 Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620589527/664413227

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