N’Zérékoré : une jeune femme meurt suite à un avortement provoqué

Une mère célibataire est décédée hier soir, dimanche 7 février 2021, après avoir provoqué un avortement à N’Zérékoré. La jeune femme a pris des décoctions dans le but de se débarrasser d’une grossesse devenue embarrassante pour elle. Ce qui a conduit malheureusement à sa mort, a appris Guineematin.com à travers son correspondant dans la préfecture.

Triste fin pour Marie Camara, une jeune femme qui habitait à Koyapoulou, un secteur du quartier Wessoua, dans la commune urbaine de N’Zérékoré. Mère de deux enfants (de pères différents), elle était élève dans une école de santé de la ville. Selon les témoignages recueillis auprès de ses proches, le père de son fils l’a appelée récemment pour lui demander de le rejoindre à Conakry pour qu’il puisse l’épouser. Mais, cette proposition est intervenue à un moment où Marie Camara était déjà enceinte de 5 mois.

Décoctions retrouvées au domicile de la défunte

Et, pour ne pas rater cette « chance », elle décide de se débarrasser de sa grossesse, avant de se rendre dans la capitale guinéenne. C’est ainsi qu’elle est partie acheter des substances végétales qu’elle a mélangées pour boire afin de provoquer un avortement. Mais, après avoir pris ces décoctions, la jeune femme a eu des maux de ventre qui l’ont obligée à se rendre dans une clinique de la place. C’est dans cette structure sanitaire dirigée par l’agent technique de santé, Félix Lamah, qu’elle a rendu l’âme.

Félix Lamah, ATS

« Une jeune femme du nom de Marie Camara, est venue hier en courant. Dès qu’elle est arrivée, elle s’est couchée dans le lit en demandant où est le docteur. Immédiatement, les stagiaires sont venus me réveiller. Quand je suis venu, je lui ai demandé de quoi souffre-t-elle. Elle m’a dit j’ai mal au ventre et au mon cœur. J’ai tenté de la tranquilliser avant d’aller me mettre à l’aise. A mon retour, je trouve qu’elle a quitté le lit et est tombée par terre, elle ne bougeait plus. Directement, j’ai pris des dispositions pour l’emmener à l’hôpital régional.

J’ai appelé le chef de secteur pour l’informer, mais il m’a signifié qu’il est malade. Je suis allé voir un chauffeur qui m’a dit qu’il n’a pas d’essence dans sa voiture, il m’a demandé 2 litres d’essence pour pouvoir l’emmener à l’hôpital. Je lui ai directement donné le prix de l’essence. Mais, le temps pour le chauffeur de venir la chercher, elle était déjà morte. Peu après, j’ai vu deux jeunes qui m’ont dit qu’ils connaissent la fille, ils ont dit qu’ils viennent du même village. C’est ainsi qu’on a mis le corps de la fille dans la voiture et on l’a envoyé à son domicile.

Arrivés là-bas, on a vu qu’elle a pris beaucoup de produits : des écorces, des feuilles que elle a préparées. Ces produits traditionnels étaient déposés à côté de sa maison. Il y a une dame qui est venue témoigner en disant que la défunte avait dit qu’elle était en état de grossesse de 5 mois, donc elle a voulu avorter parce que le père de son enfant lui a demandé d’aller vivre avec lui à Conakry. De témoignage en témoignage, nous avons suivi son trajet, le chemin qu’elle a emprunté pour venir à notre clinique, on a vu ses vomissures sur la route », explique Félix Lamah.

Le corps de la jeune femme a été transporté dans son village pour son inhumation.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com

Tél: +224620166816/666890877

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