Surfacturation du plan de riposte au Covid-19 ? Chérif Bah accuse EDG et le ministère de l’Energie

Elhadj Ibrahima Chérif Bah, vice-président de l'UFDG
Elhadj Ibrahima Chérif Bah, vice-président de l’UFDG

Comme annoncé précédemment sur Guineematin.com, la Banque mondiale a « démonté » le plan de riposte Covid-19 gouvernement guinéen, parlant de surestimation sur certaines dépenses prévues, notamment sur le volte payement des factures d’électricité. Les réactions d’indignation contre le pouvoir continuent de se faire entendre dans le pays. Elhadj Ibrahima Chérif Bah, ancien gouverneur de la Banque Centrale et vice-président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), accuse le ministère de l’Energie et Electricité de Guinée (EDG) d’être responsable de la supercherie mise à jour par la Banque mondiale.

Joint au téléphone dans la matinée de ce lundi, 27 avril 2020, Ibrahima Chérif Bah a laissé entendre que la responsabilité première de la surestimation incombe aux responsables de la société Electricité de Guinée. « Il y a eu une erreur dans les chiffres. Au préalable, le gouvernement avait estimé à 456 milliards GNF le coût d’abandon du social dans l’énergie et après il a corrigé à 126 milliards. Cela prouve qu’EDG travaille mal parce que ça c’est son travail. Elle devrait savoir pour chaque facture qui est faite quel est le montant pour le social. Donc, l’erreur primaire vient d’EDG et par ricochet le ministère de l’Energie », accuse-t-il.

Face à la polémique soulevée par cette affaire, Ibrahima Cherif Bah pense que les commentaires de la Banque mondiale ne remettent pas en cause le plan. « Les 126 milliards proposés après correction, je me demande que comprend ce montant. Est-ce qu’il concerne seulement les consommateurs facturés au social ou alors tous les consommateurs. Parce qu’il y a le cas où le consommateur qui paye 1 ou 2 millions par chaque deux mois, il y a une partie sociale dans sa facture. Et les premiers 90 kWh sont facturés à 90 GNF le kWh. Donc, chaque facture comporte cela ; mais, est-ce qu’ils ont pris cela pour tout le monde ou bien pour une partie de la population ? C’est à clarifier. Donc, ce sont des erreurs de calcul qui viennent de nous Guinéens, nous EDG, nous ministère de l’Energie et nous Primature. Mais, cela ne remet pas en cause le plan. Il n’y a pas eu de rejet du plan par la Banque mondiale. Surtout que ce n’est la seule à financier ce programme de lutte contre le coronavirus qui est un programme qui est large et qui comprend plusieurs milliers de milliards de francs guinéens dans les quelles la Banque mondiale est partie prenante. »

Selon l’ancien gouverneur de la BCRG, le problème se trouve ailleurs, notamment sur la capacité de l’Etat à gérer les fonds et de faire face à la crise sanitaire en cours. « Mon problème n’est pas les estimations qui peuvent être erronées, revues chaque semaine, chaque mois, selon l’évolution de la situation. Mon problème est la capacité de notre administration à gérer cela. Nous n’avons pas un Etat fiable avec des procédures transparentes et correctes pour gérer cette affaire de bout en bout. C’est notamment toutes les composantes comprenant les transferts monétaires, c’est-à-dire quand il s’agit de donner de l’argent aux gens. C’est par exemple les fonds de l’ANIES où on dit qu’à partir du mois de juin, des ménages ciblés auront 25 dollars par mois. Comment ça va se faire ? Comment on a ciblé ces 1.600.000 personnes alors que 63% des Guinéens sont pauvres ? Ce sont des problèmes majeurs que je vois », soutient ce poche de Cellou Dalein Diallo.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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