Victime d’un accident de train, Yamoussa Bangoura accuse : « la société CBK n’a rien fait pour moi »

Yamoussa Bangoura, handicapé sportif jongleur
Yamoussa Bangoura, handicapé sportif jongleur

Yamoussa Bangoura, handicapé, sportif-jongleur, a été victime d’un accident du train de la Compagnie des Bauxites de Kindia (CBK), en 2003 alors qu’il revenait de l’école. Le drame, survenu au quartier Dabondy rails, dans la banlieue de Conakry, lui a coûté les deux bras et le pied gauche. Le jeune homme, âgé aujourd’hui de 26 ans, mène une vie misérable et accuse l’Etat et la CBK de l’avoir ignoré. C’est ce qu’il a confié à un reporter de Guineematin.com dans la journée d’hier, vendredi 05 juin 2020.

Âgé de 26 ans et originaire de Coyah, Yamoussa Bangoura, n’avait que 9 ans lorsque ce terrible accident lui est arrivé. Le jeune homme a perdu l’usage de ses deux bras et de son pied gauche. Même si son rêve d’être footballeur est brisé, il évolue actuellement dans l’équipe des handicapés de Guinée (EAG) où il est sportif jongleur.

Dans un entretien avec notre reporter, le jeune homme a fait savoir que les autorités et la CBK n’ont jamais fait face à leurs responsabilités dans ce qu’il a subi. « Une fois, j’ai été à la direction de la CBK, ils m’ont envoyé à LAGUIPRES-Sécurité. Ceux-ci m’ont dit qu’ils n’avaient pas encore signé de contrat avec la société CBK en 2003, alors que moi j’ai été victime de l’accident en 2003, qu’ils sont entrés en contrat avec la CBK en 2007. Quand j’ai été victime, mes parents et moi, on a tout fait pour que la société CBK puisse me prendre en charge ; mais, il n’y a eu de suite favorable. J’ai été plusieurs fois au ministère de l’Action Sociale, à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, et à l’Agence Nationale d’Aménagement des Infrastructures Minières. Tous ceux-ci n’ont rien fait. Ils me disaient : il faut aller et revenir demain. La société CBK aussi n’a rien fait. Je n’ai pas porté plainte. C’est raison pour laquelle je veux attirer l’attention de la société CBK sur ma situation ».

Aujourd’hui, Yamoussa Bangoura se dit gêné de dépendre de sa famille alors qu’il est père de famille. « Je suis un homme marié aujourd’hui. J’avais un enfant, mais il est décédé. Ce sont mes parents qui s’occupent de moi et de ma femme. C’est très honteux pour moi aujourd’hui qu’un homme âgé de 26 ans vive dans la famille et que ses parents le prennent en charge. Aujourd’hui, je veux que la société CBK m’aide pour gagner ma vie sans faire de la mendicité. Surtout une grande Société comme la CBK devrait m’indemniser. J’ai besoin aussi de l’aide à toutes les personnes de bonne volonté… ».

Yamoussa Bangoura, handicapé sportif jongleur

Pou ce qui est de son accident, Yamoussa Bangoura ne va jamais oublier cette date fatidique. « C’était le 06 novembre 2003. J’ai été victime d’accident du train CBK à l’âge 9 ans et je faisais la classe 4ème année. Pendant que je revenais de l’école, je voulais traverser ; mais, je ne savais pas que le train arrivait. C’est là que j’ai été victime de cet accident. En 2003, les agents de sécurité de la société CBK n’étaient pas encore là. S’ils étaient là, ce sont eux qui allaient me s’secourir. Mais, il n’y avait personne. Depuis ce jour, la société CBK ne m’a pas pris en charge », a-t-il lancé.

Sur un ton pathétique, Yamoussa Bangoura dit que ce train de la CBK a brisé son rêve de faire carrière dans le football. « Aujourd’hui, je n’ai plus mes trois membres à cause de cet accident qui s’est produit en 2003. J’ai perdu mes deux bras et mon pied gauche. Je suis très malheureux de me voir dans cet état. Mais, je n’ai pas d’autres choix. Avant mon accident, je rêvais de devenir un grand footballeur et jouer comme les grands joueurs africains et guinéens. Mais malheureusement, depuis que j’ai perdu mes trois membres, je ne peux rien faire. Comme j’aime le sport et le foot, c’est la raison pour laquelle je fais le jonglage pour gagner ma vie sans faire de la mendicité ».

Salimatou Bangoura, mère de Yamoussa Bangoura

Sa mère, madame Salématou Bangoura, explique que c’est grâce aux médecins de l’hôpital de Donka que son fils a été sauvé. « Je ne ressens que de la souffrance si je regarde mon fils dans cet état. Je n’ai que lui comme enfant. Moi-même, je suis malade. Ce qui lui est arrivé, c’est son destin. Mais, ceux qui ont fait cet accident, on leur demande de nous apporter de l’aide. C’est un accident et c’est la volonté de Dieu. Mais, ils n’ont qu’à venir nous aider. A l’époque, c’est mon jeune frère qui avait vendu sa voiture pour que mon fils soit hospitalisé et c’est grâce à Dieu et les médecins de Donka, il a été sauvé ».

Mohamed DORE pour Guineematin.com

Tél. : +224 622 07 93 59

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