
Comme annoncé précédemment, des élèves du lycée 1er mars de Matam ont manifesté ce lundi, 20 janvier 2020, dans l’enceinte de l’établissement. Ils ont procédé à des jets de pierres pour protester contre l’absence de leurs professeurs en classes. Peu après l’incident, Youssouf Conté, professeur de Physique dans cette école, a accepté de témoigner au micro d’un reporter de Guineematin.com qui s’est rendu sur place.
Selon lui, « il y a 34 professeurs qui étaient programmés ce matin. Sur les 34, seulement 24 se sont présentés. Ce qui a fait que les dix (10) autres salles n’avaient pas de professeurs. Mais, les enfants ont étudié jusqu’à 10 heures. A 10 heures, nous avons commencé à entendre des jets de pierres venant de l’intérieur comme de l’extérieur de la cour. Pour éviter le pire, le proviseur nous a ordonné d’ouvrir le portail de la cour. Il y avait des agents de la police qui étaient à la rentrée. Dès que les enfants ont vu ces policiers, ils ont commencé à leur lancer des pierres », a expliqué monsieur Conté.
Poursuivant, notre interlocuteur a laissé entendre que les protestataires réclamaient la libération des enseignants, membres du SLECG, détenus depuis une semaine à la maison centrale de Conakry. « Quand on a ouvert le portail, tous les élèves sont sortis. Il y en a qui sont directement rentrés chez eux et il y en avait d’autres qui sont allés barricader la route. Ils scandaient tous : Libérez nos professeurs. La situation était donc très tendue. Mais, grâce à l’intervention des forces de l’ordre et du proviseur, qui a un très bon rapport avec les élèves, nous avons pu gérer la manifestation. Heureusement, nous n’avons enregistré aucun cas de blessé ou de dégât matériel », se réjouit l’enseignant.
A rappeler que le verdict du tribunal de première de Mafanco sur le procès des 10 membres du SLECG, détenus, est attendu demain, mardi 21 janvier 2020. L’USTG, centrale syndicale à laquelle est affilié le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée, menace de déclencher une grève générale et illimitée à partir du mercredi, 22 janvier si ces enseignants ne sont pas remis en liberté.
Alsény KABA pour Guineematin.com