Double scrutin du 22 mars : « ces élections doivent être annulées » (UGDD)

Pépé Francis HABA, président du parti Union Guinéenne pour la Démocratie et le Développement (UGDD)
Pépé Francis HABA, président du parti Union Guinéenne pour la Démocratie et le Développement (UGDD)

Alors que la Cour Constitutionnelle a validé le référendum contesté du 22 mars 2020 et devrait en faire de même en ce qui concerne les élections législatives organisées le même jour, l’opposition guinéenne continue de contester ce double scrutin. C’est le cas de l’Union Guinéenne pour la Démocratie et le Développement (UGDD), parti membre du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC).

Au cours d’un entretien avec un journaliste de Guineematin.com, ce samedi 04 avril 2020, son président Pépé Francis Haba, a indiqué que sa formation politique ne reconnait pas ces élections encore moins les résultats qui en découlent.

« Notre formation politique ne se reconnait pas dans cette mascarade électorale. C’est la raison pour laquelle, partout en Guinée, nos militants se sont mobilisés au sein du FNDC, dans son combat citoyen. Puisque nous souhaiterions des élections libres, transparentes et inclusives. J’ai personnellement été violemment attaqué à Kissidougou pendant la période de campagne quand je partais en tournée avec d’autres leaders du FNDC pour sensibiliser les populations sur la nécessité d’empêcher lesdites élections », a rappelé l’opposant, dont le parti a boycotté ce double scrutin.

Pour le président de l’UGDD, « ces élections ridiculisent et font la honte à notre pays vis-à-vis de la CEDEAO, de l’Afrique et du monde tout entier. Elles mettent à l’eau aussi les dizaines d’années de combat démocratique d’Alpha Condé (lorsqu’il était opposant, ndlr). Les conditions chaotiques de l’enrôlement des électeurs, le fichier électoral en déphasage avec le corps électoral, l’amateurisme autour de la fixation du calendrier électoral conduisant à des reports fantaisistes, l’opposition de la majorité du peuple à l’organisation du double scrutin ayant conduit à des pertes en vies humaines, les violations des droits humains, des kidnappings sans aucune justice avant, pendant et après les élections, ont marqué et marqueront négativement l’histoire de notre pays », soutient-il.

Évoquant le taux de participation, plus de 54% selon la Cour Constitutionnelle, Pépé Francis Haba ne cache pas sa colère. « C’est tout simplement outrageux quand on sait que les populations ont soit boudé les bureaux ou les ont vandalisés dans la grande majorité des cas. Des postes de députés sont répartis comme des bonbons ou gâteaux pour contenter des accompagnateurs en manque de légitimité, donnant ainsi l’impression d’une Assemblée multicolore, alors qu’il n’en est rien. Ces résultats qui nous sont servis, confortent la légitimité de notre combat et de notre position de ne pas accepter de monnayer notre gloire personnelle sur le sang ou les cadavres de nombreux compatriotes », a laissé entendre cet opposant au régime d’Alpha Condé.

Pour lui, « ces élections doivent tout simplement être annulées et reprises avec toutes les forces politiques en présence.»

Léon Kolié pour guineematin.com

Tel : 661 74 99 64

Facebook Comments Box