Le SLECG au bout du rouleau ? « Les enseignants sont en train de mourir, il y en a qui sont malades »

Aboubacar Soumah, secrétaire général du SLECG
Aboubacar Soumah, secrétaire général du SLECG

Alors que l’information avait suscité beaucoup d’espoir chez les personnes concernées, le déblocage des salaires des enseignants grévistes, affiliés au Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG), n’est toujours pas effectif. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com dans la journée de ce jeudi, 14 mai 2020, Aboubacar Soumah a décrit les conditions de vie misérables dans lesquelles vivent les enseignants. Le secrétaire général du SLECG a mis l’occasion à profit pour inviter le gouvernement à réagir dès maintenant pour mettre fin à l’enfer que les enseignants traversent.

Aboubacar Soumah est très préoccupé par le retard mis dans le déblocage des salaires des membres de son syndicat. Selon lui, en dépit de la levée de la grève, et des promesses qui lui ont été faites ces derniers jours, jusque-là les enseignants acquis à sa cause ne sont pas rentrés en procession de leurs salaires. « Jusqu’à présent, malgré les multiples correspondances adressées au gouvernement, malgré le fait qu’on ait adressé une première correspondance en direction de monsieur l’inspecteur général du travail, et en direction du Premier ministre, jusqu’à présent, aucune décision n’est prise par nos autorités pour le déblocage des salaires. Donc, depuis janvier jusque maintenant, les enseignants n’ont perçu aucun sou, avec tout ce qui caractérise la vie actuelle, liée notamment à la pandémie, le ramadan et maintenant bientôt la fête. Et malgré les mesures que nous avons prises pour harmoniser nos points de vue avec le gouvernement, la situation de la grève, l’engagement pour une éventuelle reprise des cours dès la réouverture des classes, tout cela n’a pas amené le gouvernement à accepter de dégeler les salaires. Donc, c’est dans cette situation que nous vivons maintenant. Les enseignants sont en train de mourir, il y en a qui sont malades. À savoir que parmi nous, il y a beaucoup de femmes enseignantes qui ne sont pas mariées et qui ne vivent que de ces salaires. Donc, jusqu’à présent nous attendons la décision finale du gouvernement ».

Sur les raisons du non déblocage des salaires des enseignants membres du SLECG, Aboubacar Soumah pense qu’elles seraient liées à une déclaration ténue récemment sur les réseaux sociaux par l’un de ses proches. Il a exhorté le gouvernement à oublier « ces petites mesquineries » et de penser à la situation difficile des enseignants. « On apprend qu’il y a eu des informations sur les réseaux sociaux dévoilant la position du gouvernement et que c’est ce qui aurait amené le gouvernement à revenir sur sa position. Qu’à cela ne tienne, le gouvernement n’a qu’à voir ceux qui tiennent ces déclarations sur les réseaux sociaux et la situation des enseignants, et la misère des enseignants et les conditions de vie des enseignants, et la pandémie et les vacances, et le ramadan et la fête qui se profile à l’horizon. Donc, le gouvernement n’a qu’à voir la situation des enseignants plutôt que de faire ces analyses mesquines. Donc le gouvernement doit accepter de débloquer les salaires. Le gouvernement doit savoir que la grève est un droit. Il doit savoir que Le salaire est alimentaire et que derrière chaque enseignant, il y a plusieurs familles. Plusieurs familles vivent de ces maigres salaires que les enseignants perçoivent ».

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

Facebook Comments Box