Adresse à la nation : Saïkou Yaya de l’UFR analyse le discours d’Alpha Condé

Saîkou Yaya Barry, secrétaire exécutif de l'UFR
Saîkou Yaya Barry, secrétaire exécutif de l’UFR

Dans un entretien accordé à Guineematin.com, ce vendredi 1er janvier 2021, le secrétaire exécutif de l’UFR, s’est prononcé sur le discours de nouvel an du président Alpha Condé. Saïkou Yaya Barry estime que le Chef de l’Etat guinéen n’a pas répondu aux attentes, parce qu’il a ignoré plusieurs aspects importants concernant la vie du pays.

Décryptage !

« Il faut noter que la pandémie du coronavirus a pris la moitié de son discours alors que nous savons tous qu’aujourd’hui, nous avons d’autres priorités bien que cette maladie en soit une. J’aurais voulu que cela soit un discours qui annonce un apaisement dans la vie politique de notre pays. Et aussi, un changement dans la façon dont l’administration, la justice doivent fonctionner désormais ainsi que le développement économique du pays sur une projection qui soit lisible et visible.

Nous sortons de 10 ans de pénitence terrible dans ce pays où nous avons titubé à tout point de vue : le vivre ensemble a des problèmes, la politique est en régression… Et pour que le pays avance, les Guinéens doivent se mettre ensemble. Nous (l’UFR, ndlr) avons fait des propositions ces derniers jours pour amener les Guinéens à réfléchir pour réorienter notre vision. Pas en tant que gouvernants et politiques, mais en tant que gouvernants et gouvernés sur la gestion de notre État : plus de patriotisme, moins de gabegie, et une lutte efficace contre la corruption.

Cette lutte ne doit pas être un vain mot, elle doit être quelque chose de pratique, de réalisable et de visible aux yeux des Guinéens. Aujourd’hui, nous sentons que les fonctionnaires de l’Etat sont des milliardaires à la place des entrepreneurs, des industriels et des hommes d’affaires. Cela n’est pas possible dans un pays qui veut se développer. Nous devons être plus rigoureux dans la gestion des affaires de l’Etat. Une administration qui est au service de la population.

Quand il y a une administration forte, les gens vont venir vers la Guinée parce qu’ils sauront que c’est facile d’avancer. Quand il y a une justice indépendante et équitable dans un pays, les bailleurs viendront. Mais, nous avons un problème au niveau de notre administration, un problème au niveau de notre justice, un problème dans la gouvernance mais aussi, au niveau politique. Ces questions devaient être au centre d’un discours qu’un Chef d’Etat qui veut gérer autrement le pays doit prononcer.

Et puis, un Chef d’Etat doit être soucieux de ce qui se passe dans son pays. Quand deux personnes se battent dans un Etat, le président de la République doit être intéressé. A plus forte raison deux communautés. C’est un problème social que nous avons. Et le fondamental même pour qu’un Etat fonctionne, il faut qu’il y ait la paix, que les populations vivent en harmonie.

Et pour que cela soit, il faudra que l’Etat s’implique de façon normale. Malheureusement, ça n’a pas été un cas qui les intéresse et je suis désolé que nous vivions dans une situation où si le pays n’y prend garde, dans 5 ans, on ne pourra plus parler de la Guinée en tant que pays normal parce que ça sera la loi du plus fort. Et ça sera très grave pour notre pays ».

Propos recueillis et décryptés par Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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