Plainte contre Marouane Kamara : la DPJ obligée de se dessaisir du dossier, le journaliste rentre chez lui

Habib Marouane Kamara et ses avocats

Peu après le retrait de ses avocats qui avaient dénoncé une procédure biaisée, le journaliste Habib Marouane Kamara a été autorisé à quitter la DPJ où il était retenu. Les officiers de police judiciaire ont fini par se dessaisir du dossier au profit du procureur de la République de Kaloum. Une bonne nouvelle pour les journalistes guinéens, qui continuent toujours de se battre pour faire respecter la loi L002 portant liberté de la presse en Guinée.

Suite à un appel téléphonique reçu vendredi dernier de la part d’un officier de police judiciaire, Habib Marouane Kamara, journaliste à la radio privée Nostalgie Guinée et administrateur général du site d’informations lerevelateur224.com, s’est présenté ce lundi, 8 février 2021, à la DPJ. En compagnie de ses avocats, il est allé répondre à cette convocation verbale qui fait suite à une plainte du ministre guinéen des Sports, Sanoussy Bantama Sow, qui l’accuse de diffamation.

Mais, juste après le début de l’audition du journaliste, ses avocats ont décidé de se retirer, dénonçant une procédure illégale. Me Salifou Béavogui et ses collègues sont sortis de la DPJ, laissant leur client retenu dans les locaux. Ce qui a obligé les officiers de police judiciaire à appeler le procureur de la République de Kaloum pour prendre des renseignements. Et, ce dernier leur a rappelé que si un journaliste est poursuivi pour des articles publiés sur un site d’informations (ce qui est le cas de Marouane Kamara), c’est la loi L002 portant liberté de la presse qui doit s’appliquer.

Ce qui veut dire qu’il ne revient pas à la police d’entendre le mis en cause, mais plutôt au procureur de la République. C’est ainsi que la DPJ s’est dessaisie du dossier, renvoyant le journaliste et ses avocats devant le parquet de Kaloum. Et, une fois au tribunal de Kaloum, le procureur Alpha Sény Sylla a mis Habib Marouane Kamara à la disposition de ses avocats, tout en les rassurant qu’il sera jugé sur la base de la loi L002 et non celle sur la cyber-sécurité. Le journaliste est rentré donc chez lui afin de se préparer pour son audition, dont la date n’est pas encore fixée.

 Foko Millimouno pour Guineematin.com

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