Télimélé : des travailleurs de CDM-Chine dispersés par des gendarmes

En grève depuis le 26 octobre dernier pour réclamer une amélioration de leurs conditions de vie et de travail, les travailleurs de la société minière CDM-Chine à Kawessi (dans la préfecture de Télimélé) ont été victimes de violences hier, vendredi 05 novembre 2021. Des gendarmes ont fait irruption dans leur base pour les asperger de gaz lacrymogènes et les passer à tabac à coups de matraque. Cette intervention surprise et musclée des gendarmes a fait une dizaine de blessés et des dégâts matériels chez les travailleurs grévistes.

Selon les informations confiées à Guineematin.com, c’est aux environs de 8 heures que des pickups de gendarmes ont investi la base des travailleurs de la société CDM-Chine pour semer la terreur. Il n’y avait aucune manifestation sur place, mais les gendarmes ont fait usage de la force pour disperser tous les occupants de ladite base. Ils ont molesté beaucoup de travailleurs et mis aux arrêts des délégués syndicaux des travailleurs grévistes.

« Ce matin (hier vendredi), nous étions dans une démarche afin de trouver une éventuelle solution avec la direction, vu les multiples reports des négociations avec la médiation. Très malheureusement, à notre surprise, des pickups remplis de gendarmes ont été dépêchés pour dégager les travailleurs avec du gaz lacrymogènes. Il y a eu une dizaine de travailleurs blessés à coups de matraque. Certains délégués ont été arrêtés, puis relâchés très rapidement après avoir été sévèrement tabassés. Les gendarmes ont même caillassé les motos des travailleurs. Dans la débandade, d’autres travailleurs ont perdu leurs téléphones et d’autres biens », a confié sous anonymat un des responsables du syndicat des travailleurs de CDM-Chine.

A en croire notre source, l’usage de la force pour contraindre les travailleurs à abandonner leur grève ne fera que les radicaliser et les galvaniser à poursuivre leur mouvement de débrayage jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.

« La méthode violente utilisée par les gendarmes ne fera qu’aggraver la situation. Les travailleurs utilisent toujours la voie pacifique pour réclamer leurs droits. Nous étions à Conakry pour négocier, mais jusque-là il n’y a pas eu d’entente. Nous invitons une fois encore les autorités de haut niveau de s’impliquer impérativement dans la résolution de cette crise », a dit ce syndicaliste.

Aux dernières nouvelles, le préfet de Télimélé est déjà arrivé sur les lieux pour tenter de démêler la situation.

Mamadou Saliou Bah pour Guineematin.com

Tél : 628 88 04 73

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