Manifestation du FNDC à Conakry : le journaliste Abdourahmane Bah (TV5) agressé par des militaires

Abdourahamane Bah, journaliste reporter d'images

Plusieurs journalistes ont été pris à partie par des agents du Bataillon des troupes aéroportées (BATA), une unité d’élite de l’armée, dans la matinée de ce jeudi, 16 février 2023, à Koloma, dans la commune de Ratoma. Ces reporters étaient en train de couvrir l’appel à manifester du FNDC (front national pour la défense de la constitution) à cet endroit. Parmi eux, Abdourahmane Bah, Journaliste reporter d’images et correspondant de TV5 Monde en Guinée. Selon lui, ce sont plusieurs journalistes qui ont été agressés et menacés par des militaires venus dans un pick-up de l’armée, a appris un journaliste de Guineematin.com qui l’a rencontré.

Abdourahmane Bah, journaliste reporter d’images, correspondant de TV5 Monde en Guinée, a été pris à partie, son matériel de travail retiré par des militaires. « Ce matin, on est sorti pour couvrir la manifestation appelée par le FNDC. On était à Koloma aux environs de 11 heures, où on filmait une scène d’accrochage entre les gendarmes et des jeunes manifestants qui échangeaient des coups de pierre contre du gaz lacrymogène. Tout d’un coup, un pick-up du BATA est venu derrière nous, à vive allure. Parce que quand ils ont freiné derrière nous, on a tous été pris de peur. Ils sont descendus, ils avaient tous des armes. Ils sont venus vers nous, nous injuriant grossièrement en nous menaçant avec leur fusil. Un confrère qui était avec moi, pris de panique, est tombé par terre, il n’a pas pu se tenir. Moi, ils se sont agrippés sur ma caméra, sûrement ils voulaient la récupérer. Mais, on ne l’a pas lâchée, on l’a tenue. Comme ils étaient nombreux, l’un d’eux a profité pour ouvrir là où on met la carte mémoire de la caméra pour retirer la carte sur laquelle étaient stockées toutes les images qu’on avait filmées de la journée. Donc, ils ont pris la carte. Je les ai suppliés de me la rendre parce que je ne voyais pas l’infraction que j’avais commise. Mais, il n’a pas voulu entendre », a expliqué le confrère.

Abdourahamane Bah, journaliste reporter d’images

Par ailleurs, Abdourahmane Bah dit que les militaires ont argué avoir été filmé. « Ils ont continué leur chemin jusqu’au pont de Koloma. Moi, j’ai fait quelques minutes avant d’aller les trouver pour me rendre ma carte. L’agent en question m’a juré qu’il ne me rendra jamais la carte. Je lui ai demandé la raison, il m’a dit que c’est parce que je l’ai filmé. J’ai dit non, je ne t’ai pas filmé parce que vous êtes venus derrière nous. Nous, on filmait une autre scène, et si tu ne crois pas, on peut vérifier en remettant la carte sur la caméra. Comme ça, si tu vois une image de toi, retires la caméra même, tellement que j’étais sûr qu’on l’avait pas filmé. Toujours sous le pont là-bas, l’un d’eux m’a menacé avec son bâton, il voulait me frapper avec sur la tête. Il m’a dit de partir, de dégager. Ce n’était vraiment pas courtois. C’était juste rabaissant et humiliant. Je n’ai pas pu récupérer ma carte mémoire et toutes les images qui s’y trouvent », a ajouté le journaliste Abdourahmane Bah.

Abdourahamane Bah, journaliste reporter d’images

Notre confrère souhaite qu’on lui rende sa carte mémoire d’autant plus qu’il exerce légalement en Guinée. « Pour l’instant, je voudrais récupérer ma carte avec les images parce que je ne pense pas avoir commis une infraction en couvrant une manifestation. Je suis reconnu par la HAC (Haute Autorité de la Communication). Je suis accrédité. Normalement, ils devraient me faciliter l’exercice de mon métier. J’aspire récupérer ma carte mémoire et mes images parce que j’en ai besoin. Je n’envisage pas de porter plainte parce que j’ai le soutien de tous les confrères pour le moment… », a-t-il indiqué.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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