Moussa Barry tué à Cosa : « ce sont des gendarmes qui ont tiré sur lui »

Madame Lamarana Baïlo Bah, mère de feu Mamadou Moussa Barry

L’acte 3 de la « résistance citoyenne active et permanente » lancée par le FNDC a démarré sur fond de violence meurtrière à Conakry. Mamadou Moussa Barry, un jeune forgeron de 20 ans, a été tué par balle à l’aube de ce mardi, 28 janvier 2020, à Bantounka (Cosa). Sa famille accuse des gendarmes d’avoir tiré sur lui alors qu’il se rendait au travail, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Tristesse et indignation, ce sont les sentiments qui animent les habitants de Bantouka ce mardi matin. Au domicile du défunt, parents et voisins se succèdent pour compatir à la douleur de sa famille biologique et présenter leurs condoléances. Beaucoup déplorent également l’attitude des forces de l’ordre, accusées de tuer régulièrement des jeunes dans cette partie de la capitale guinéenne à l’occasion des manifestations politiques. Pour ce dernier cas, ce sont des gendarmes qui sont mis en cause. C’est ce qu’a confié à Guineematin.com, Mamadou Issa Barry, oncle du défunt.

Mamadou Issa Barry, oncle du défunt

« Mamadou Moussa Barry travaille dans une forge avec son père à Cosa. Tous les jours, il est le premier à se rendre au travail. Donc comme d’habitude, il est sorti à l’aube ce matin pour son lieu de travail. Malheureusement, il a croisé une équipe de gendarmes qui a tiré sur lui. Les gendarmes étaient à bord d’un pick-up. Quand ils l’ont aperçu, ils sont descendus de leur voiture pour venir tirer sur lui. Cette information a été confirmée par des témoins qui étaient sur place. C’est la deuxième victime dans notre famille. En 2008 aussi, Mariama Barry, grande sœur de Mamadou Moussa Barry a été tuée au quartier la Bellevue par des gendarmes dans les mêmes circonstances. Nous savons qu’il n’y aura pas de justice pour eux, mais nous ne pardonnons pas à ceux qui tuent nos enfants. Tôt ou tard, ils répondront de leurs actes », a-t-il dit.

Mamadou Baïlo Barry, père de Mamadou Moussa Barry

Mamadou Baïlo Barry, le père du défunt, explique que son fils va ouvrir matinalement sa forge pour faire sortir des matériels appartenant à des clients. Il se dit « choqué » et « déboussolé » par la perte d’un bon fils dans de telles circonstances. « Mon fils était un bon garçon qui me rendait beaucoup de service. Il n’a jamais fait la prison, il était bien éduqué et s’entendait bien avec tout le monde. Je ne vais jamais pardonner à ceux qui ont tué mon enfant », a laissé entendre le père de famille.

Madame Lamarana Baïlo Bah, mère de feu Mamadou Moussa Barry

De son côté, Madame Lamarana Baïlo Bah, la mère de Mamadou Moussa Barry, a du mal à croire que son fils est parti à jamais. « J’ai parlé pour la dernière fois avec mon fils hier nuit. Ce matin, j’ai été réveillée par la triste nouvelle de sa mort. On m’a dit que des gendarmes ont tiré sur mon fils et lorsqu’ils se sont aperçus qu’il n’était pas mort, ils sont venus le frapper encore avec leurs armes jusqu’à ce qu’il soit mort. C’est vraiment triste et regrettable », a-t-elle dit, sous le choc.

Feu Mamadou Moussa Barry, paix à son âme, amine

A noter que le défunt, Mamadou Moussa Barry, était originaire de Dalaba. Il s’ajoute à la longue liste des jeunes tués depuis le début de la lutte contre le projet de nouvelle Constitution, qui permettrait au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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