Une quarantaine de personnes, tous opposants au régime d’Alpha Condé, ont été arrêtées et déportées au camp militaire de Soronkoni, en Haute Guinée. Fassou Gomou, opérateur économique très influent en région forestière et Cie sont accusés par le pouvoir d’être responsables ou complices des événements meurtriers survenus pendant et après le double scrutin contesté du 22 mars dernier.
Joint au téléphone ce vendredi, 1er mai 2020, par un reporter de Guineematin.com, Dr Faya Millimouno, président du Bloc Libéral, a condamné « ces comportement d’une autre ère » et promet de se battre par tous les moyens légaux pour obtenir leur libération.
Dr Faya Millimouno est très en colère contre l’arrestation « arbitraire » et la déportation de ses collègues de l’Opposition et du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) dans un camp militaire. Selon lui, le pouvoir de Conakry a renoué avec les pratiques du régime de Sékou Touré marqué par l’existence de camps de torture et de mise à mort d’opposants. « Nous sommes réellement outrés de voir que notre pays revient véritablement à la case départ. J’étais encore sur les bancs de l’école lorsque le Camp Boiro a été ouvert, lorsque l’horreur a été exposée, lorsqu’on a réduit l’humain au sens de l’animal. Le Guinéen avait dit ce jour-là, plus jamais ça. On était en 1984. Nous sommes aujourd’hui en 2020 et ce qu’on a déploré au camp Boiro est exactement ce qui est en train de se dérouler sous nos yeux au camp de Soronkoni. Ce n’est pas simplement la répétition de l’histoire, c’est une menace réelle de notre avenir, de notre vivre ensemble ».
Le présent du Bloc Libéral condamne ces agissements qu’il qualifie de haineux. « Nous condamnons cette haine et nous la combattrons car la survie de notre pays en dépend. Vous pouvez voir la liste des gens qui sont déportés. On penserait à une situation qui ressemble à l’Afrique du Sud. Nous nous battons pour que les Guinéens vivent en frères et sœurs. Mais, la gouvernance dans notre pays nous a profondément fait rentrer dans la division. Les gens qui ont tout en commun ont commencé à devenir des loups pour d’autres », soutient Dr Faya.
Poursuivant, le président du BL promet de se battre jusqu’à ce que ces opposants au changement de la constitution de mai 2010 recouvrent leur liberté. « Je condamne cette haine qu’on est en train d’exprimer à un niveau primaire, et mon parti et moi, nous nous battrons contre ça. Et c’est d’ailleurs pour ça que nous sommes en politique et nous sommes restés dans notre position depuis pratiquement la création du BL. Il y a des choses sur lesquelles on ne fait pas de compromis, c’est la justice, c’est l’unité de ce pays, c’est le bien-être de tous, c’est le vivre-ensemble. Et par rapport à cela, s’il faut donner une note à Alpha Condé et aux extrémistes qui sont au tour de lui, je serai tenter de lui donner moins 10 ».
Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
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