Candidature d’Alpha Condé, ses chances face à Cellou Dalein… Ibrahima Konaté à Guineematin

Ibrahima Konaté, conseiller chargé de mission du président de la République
Ibrahima Konaté, conseiller chargé de mission du président de la République

L’actualité politique de la Guinée est actuellement dominée par la présidentielle d’octobre prochain. Tous les acteurs sociopolitiques du pays ont les yeux rivés sur ce rendez-vous électoral très controversé et sujet de beaucoup de préjugés.

Dans une interview qu’il a accordée à Guineematin.com le jeudi, 10 septembre 2020, Ibrahima Konaté, conseiller chargé de mission du président de la République, est longuement revenu sur les motivations de la candidature du président Alpha Condé, le champion du RPG arc-en-ciel. Monsieur Konaté a aussi évoqué les chances de l’actuel chef de l’Etat guinéen de remporter la présidentielle prochaine, dès le 1er tour, face à son principal opposant, Cellou Dalein Diallo.

Décryptage !

Guineematin.com : ce qui fait l’actualité, c’est cette élection présidentielle du 18 octobre prochain. Votre champion, le président de la République est candidat à cette échéance électorale. Qu’est-ce qui a motivé le choix de la mouvance présidentielle pour désigner Alpha Condé candidat pour une 3ème fois ?

Ibrahima Konaté : comme l’a dit la constitution, nous sommes arrivés à l’échéance du 2ème mandat du président de la République. Ce qui sous-entend qu’il faut organiser une nouvelle élection conformément à la constitution. La motivation de notre parti est très simple. D’abord ce n’est pas le président de la République qui a demandé à se représenter pour un premier mandat de la 4ème République, c’est nous (le RPG arc-en-ciel) qui avons demandé. Et, comme nous avons sollicité, je veux parler des jeunes et les femmes du parti, c’est à l’issu de ça que nous avons lancé une large consultation, le parti bien-sûr, de la base au sommet, pour que les gens puissent se prononcer par rapport à la candidature du président de la République. Donc, vous savez que le RPG est un parti démocratique qui a toujours mis en avant la démocratie. C’est pourquoi, il y a assez de contradiction même au sein de notre parti. C’est à partir de là que les consultations ont été menées à la base. Et les bases, je veux parler des structures du parti, se sont toutes prononcées ; même les mouvements de soutien, les militants et sympathisants se sont tous prononcés par rapport à une éventuelle candidature du président de la République. Et c’est suite à cela que nous avons organisé une convention au palais ; et, une convention au cours de laquelle les différentes résolutions ont été lues. Et, à l’unanimité, notre choix est tombé sur le président de la République. Nous n’avons pas choisi le président de la République parce que nous souhaiterions le choisir seulement. Ce choix est parti du bilan de sa gouvernance. Lorsque vous faites la comparaison de la Guinée avant 2010 et maintenant, vous verrez qu’il y a eu une avancée significative notamment en termes d’image du pays et au niveau de tous les secteurs. Nous avions avant 2010 toutes les informations liées à l’insécurité à Conakry. L’insécurité était très galopante avant 2010. Mais, avec l’arrivée du professeur Alpha Condé au pouvoir, il y a eu des réformes au niveau des services de sécurité. Cette réforme des services de sécurité, considérée par le système des Nations Unies et de l’Union européenne comme un cas d’école, a permis de diminuer l’insécurité en Guinée. Chacun sait pertinemment comment il y avait des tirs sporadiques et des tirs par intermittence dans les quartiers. On se demandait parfois si on était dans un pays de guerre.

Aujourd’hui, avec la réforme des services de sécurité, notre armée est devenue une armée républicaine au service de sa population et qui se bat pour que cette population-là puisse être sécurisée. Si je dis tout ce que le président de la République a fait en termes de bilan, nous allons passer toute la nuit ici parce que c’est énorme. Donc, je les citerai au gré de ma mémoire. Lorsqu’on prend le secteur des mines, il était devenu un milieu où tous ceux qui pouvaient brader l’économie, se battaient pour avoir un permis et s’y mettre pour aller vendre nos mines à l’étranger. Avec l’arrivée du président de la République d’importantes réformes y ont été apportées. Il s’agit notamment de la publication en ligne de toutes les conventions qui ont été signées et à partir de cela, nous avons récupéré plus de 800 permis qui n’étaient pas conforment à la juridiction de notre pays. Et, ça nous a permis aussi de récupérer le bloc 1 de Zogota qui consistait des contrats léonais et qui étaient en défaveur de notre pays. Et, à partir de là aussi, il y a eu la révision du code minier qui est devenu un code attractif qui a permis aux investisseurs de s’intéresser à notre pays. Il y a avait aussi un floue autour de la gestion des recettes minières. Avec l’arrivée du professeur Alpha Condé au pouvoir, on a fait un prélèvement de 15% des recettes minières qu’on a allouées aux différentes collectivités. Et, avec les festivités tournantes aussi, vous avez vu que toutes les préfectures ont bénéficiers de quelques infrastructures. Qu’on le reconnaisse ou pas, ce sont des faits qui existent.

Guineematin.com : beaucoup de Guinéens se demandent aujourd’hui si le RPG n’a pas un autre cadre qui pourrait faire comme ou mieux que le professeur Alpha Condé. Qu’est-ce que vous en pensez ?

Ibrahima Konaté, conseiller chargé de mission du président de la République

Ibrahima Konaté : Le choix ne se pose à pas ce niveau. Comme je l’ai dit tout le temps, suite au bilan du président de la République, à l’instant (t) où nous sommes, le RPG n’a pas mieux que le président de la République Alpha Condé pour parachever les œuvres déjà entamées. Vous savez, le RPG a des perspectives. Nous avons un programme de société ; et, c’est dans ce programme de société que toutes ces réalisations-là ont été faites. Imaginez en termes énergétique. De 1958 à nos jours, on n’avait que 88 mégawatts en termes d’électricité. Avec l’arrivée du président de la République, je cite seulement et vous essayez d’additionner. Si 50 ans après l’indépendance on a eu que 88 mégawatts, en 10 ans, on est à 240 mégawatts. Déjà, rien que Kaleta, ça dépasse les 88 mégawatts. Avec Souapti dont nous allons lancer les premières tribunes en fin septembre 2020, qui est 450 mégawatts. A cela s’ajoute les deux centrales de Kaloum 1 et celle de Kipé, si vous additionnez ces mégawatts, vous verrez que ça fait 4 à 5 fois ce que nous avions comme mégawatts de 1958 à 2010.

Guineematin.com : le président de la République a confirmé la date du 18 octobre pour la tenue de la présidentielle. Au niveau du RPG arc-en-ciel, comment se prépare la campagne électorale qui va être lancée dans les prochains jours ?

Ibrahima Konaté : ce n’est pas ma première fois que le RPG arc-en-ciel participe à des élections. Je pense que notre parti fait partie des partis politiques qui ont plus d’expérience dans la participation des élections présidentielles. Donc, nous ne sommes pas des amateurs, nous sommes des professionnelles. Alors au moment venu, lorsque le président de la République prendra le décret pour ouvrir la campagne électorale, le RPG  a toujours privilégié la campagne de porte-à-porte qui est l’essentiel. Nous venons dire à nos militants de se procurer de leurs cartes d’électeurs et au jour J, de se présenter dans les urnes. Nous, nous manifestons notre joie après la victoire. Nous, nous n’avons pas peurs. Si nous échouons, nous reconnaissons. Vous avez vu dans les élections communales et communautaires, le RPG n’a eu que la commune de Matoto à Conakry. C’est une manière de dire que les élections s’organisent très bien et le RPG ne peut que se plier qu’au verdict prononcé par la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante). Sinon, on a perdu les 4 communes de la capitale lors de ces élections communales, on a reconnu et ça nous a permis de renforcer notre position. C’est pour dire une fois de plus comment la jeune démocratie Guinéenne est en avance. Puisque nous avons organisé étant au pouvoir, nous n’avons eu qu’une seule commune.

Guineematin.com : aujourd’hui, quelles sont les chances du président de la République de remporter ces élections présidentielles face à son principal opposant, Cellou Dalein Diallo, qui a décidé finalement d’y prendre part ?

Ibrahima Konaté : je l’ai dit, ce n’est pas le président Alpha Condé qui a souhaité brigué le premier mandat de la quatrième République. C’est l’ensemble des structures du parti, de la population à la base, des mouvements de soutien qui ont demandé la candidature du président de la République. C’est pour vous dire que ces mouvements de soutien qui n’ont rien à avoir avec le parti étaient la volonté populaire pour dire au président de la République qu’on est satisfait du bilan, de la réalisation sur le terrain et que nous souhaiterons qu’il parachève mes perspectives en cours.  En termes d’études, le BND (Budget National de Développent) va supporter les 4 mini-barrages qui vont être construites dans les quatre régions naturelles, pour permettre à ces préfectures des quatre régions d’avoir une indépendance en termes d’électricité. Donc, on a assez de perspectives. Il y a une précision aussi très importante : de 1958 en 2010, le service des douanes mobilisait 1400 milliards en termes de recettes. Avec le président de la République, de 2010 à nos jours, la douane mobilise 10 mille milliards de recettes. Et, je vous dis, toutes les festivités tournantes qui ont été faites dans les différentes préfectures, ont été réalisées sur la base du budget national du développement. C’était du jamais vu dans le pays. C’est pour vous dire qu’il y a eu une gestion cohérente et rigoureuse des recettes de l’Etat et les mêmes recettes de l’Etat ont été réinvestir dans les recettes de l’Etat. Donc, nous remportons les élections dès le soir de la présidentielle du 18 octobre.

Guineematin.com : un dernier mot pour clôturer cet entretien ?

Ibrahima Konaté : mon dernier mot, c’est de toujours appelé nos militants et sympathisants à être munis de leurs cartes d’électeurs comme on l’a toujours fait et à ne pas céder à la provocation. Nous, nous sommes un parti sans violence. Qui connait l’histoire du président Alpha Condé sait qu’il a toujours prôné la non violence. C’est pourquoi, dans une de ses déclarations, il a dit qu’il n’était pas venu pour gouverner les cimetières.  Le mot d’ordre du président de la République c’est de faire un vote utile sans violence. Et, je sais que les militants vont continuer à suivre ce mot d’ordre.

Interview réalisée par Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

 

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