Me Mohamed Traoré : « Amadou Diouldé Diallo a tout simplement voulu tirer la sonnette d’alarme »

Me Mohamed Traoré, ex bâtonnier de l'ordre des avocats de Guinée

Comme annoncé précédemment, le journaliste sportif et historien guinéen, Amadou Diouldé Diallo, a comparu ce mardi, 13 avril 2021, devant le tribunal correctionnel de Dixinn pour répondre du délit d’offense au chef (Alpha Condé) qui pèse contre lui. Le prévenu de 66 ans a plaidé non coupable. « Je ne suis pas dans une logique de division, d’offense, d’attaque. Je ne suis pas ethno, je suis du côté de la vérité, j’interpelle sur les dangers de la stigmatisation », a-t-il déclaré.

Une position appuyée par Me Mohamed Traoré, l’un des avocats du doyen Amadou Diouldé Diallo. Il soutient que le journaliste n’a commis aucun délit, mais il a plutôt voulu tirer la sonnette d’alarme face à certains propos et actes dangereux constatés en Guinée.

« Je suis encore de ceux qui pensent que le journaliste Amadou Diouldé Diallo ne devait pas passer une seule journée en prison. Car, selon le code pénal, la détention provisoire n’est envisageable que lorsque le prévenu encourt une peine criminelle ou une peine supérieure ou égale à trois (3) ans de prison. Or, ce n’est pas le cas de Diouldé Diallo. Donc, le procureur a seulement voulu être dans sa logique de procureur répressif…

Aujourd’hui, on a l’impression que ceux qui dénoncent les discours communautaristes sont ceux qui sont traités de communautaristes. Ceux qui insultent, offensent, diffament sont libres et ils sont applaudis par le pouvoir. J’ai été heureux d’entendre le procureur dire qu’il est sur les réseaux sociaux. Parce que c’est là-bas que se tiennent toutes les insanités. Et, certains qui tiennent ces insanités ont aujourd’hui des gardes du corps, des bérets rouges…

Donc, monsieur le président, Amadou Diouldé Diallo a tout simplement voulu tirer la sonnette d’alarme. Le ministère public dit qu’il a fait un rapprochement avec le Rwanda. Mais ce qui est arrivé dans ce pays, n’est pas venu en un seul jour. Il y a eu beaucoup d’actes isolés avant ce génocide. Donc, c’est pour interpeller sur les maux avant-coureurs que Diouldé Diallo a tenu ces propos qu’on lui reproche», a dit Me Mohamed Traoré, avant de laisser la place à ses collègues pour la suite des plaidoiries de la défense.

A rappeler que dans ses réquisitions, le procureur Sidy Souleymane N’Diaye a demandé la condamnation du journaliste Amadou Diouldé Diallo à une peine d’amende de 5 millions de francs guinéens.

A suivre !

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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