Financement des élections par l’Union européennes : ces persistantes appréhensions de l’opposition

Opposition, politique, Guinée, Cellou Dalein, Aboubacar SyllaC’est un revirement spectaculaire du gouvernement Alpha Condé qu’on annonce actuellement sans tambour ni trompette ! Alors que le président et ses ouailles avaient décidé que la souveraine République de Guinée n’avait pas besoin de se faire assister dans ses élections par la généreuse Union européenne qui a tenu à y mettre ses sous, le régime de Conakry a finalement « accepté » l’accompagnement « financier ».

Mais, est-ce que ce serait uniquement un simple et désintéressé accompagnement financier ? « On sait que l’accompagnement financier s’accompagne aussi de la surveillance des élections comme on l’a constaté à l’occasion des élections législatives de 2013 », se satisfait le porte parole de l’opposition.

Seulement, Aboubacar Sylla ne maîtrise pas trop l’échelle d’intervention des gentilles partenaires européens. Et, ça, l’opposant n’en est pas satisfait : « est-ce que l’Union européenne va s’impliquer sur toute la chaîne ou bien ce sont juste des actions ponctuelles et très limitées ? », s’interrogeait le député et président de l’UFC, étant, évidemment, sûr que la réponse n’était pas connue non plus de son interlocuteur de Guineematin.com

Malgré tout, le porte parole de l’opposition applaudit ce changement de stratégie du gouvernement, qui semble avoir été contraint par des pressions internationales « et aussi aux interpellations de l’opposition », qui est toujours mécontente des « avancées » du processus électoral, sans partage d’aucune info… « La CENI a déjà recruté un nouvel opérateur. Mais, nous n’avons même pas vu le cahier de charge de Gemalto. Nous ne sommes pas informés du niveau des corrections. Nous ne sommes informés de rien du tout », proteste l’opposant, prêt aujourd’hui même à rencontrer le représentant du gouvernement pour un dialogue dont le départ semble laborieux : « Ce sont d’abord des rencontres séparées. Nous allons rencontrer le ministre de la Justice cet après-midi (03 février 2015), à partir de 16 heures. Ensuite, il va rencontrer la mouvance. Puis, une rencontre d’ensemble sera organisée pour s’entendre sur comment reprendre le dialogue politique », explique Aboubacar Sylla, joint au téléphone par Guineematin.com

Malheureusement, de son élection aux élections qu’il va organiser pour son deuxième mandat ou le premier de celui qui va le remplacer à la tête de la Guinée, Alpha Condé et ses opposants n’ont pas connu assez de « temps mord ». Le mandat a été totalement politique et le dialogue a été rarement au rendez-vous de la gouvernance du premier président démocratiquement élu de Guinée…

Ce que l’histoire n’oubliera surtout pas est qu’au-delà des malheurs (Ebola et Cie) qui se sont donnés rendez-vous chez nous, l’ancien opposant historique aura gouverné cinq années la Guinée en plaçant des militants de la présidence au chef du secteur, en éjectant, même contre les lois de la République, tous les maires et autres élus locaux qui ont refusé de migrer dans le giron de son parti, le RPG. Organiseront-ils les élections ou bien des élus locaux prendront place dans les mairies urbaines et rurales, les quartiers et districts avant la redouble élection (ou réélection) du président de la Guinée ? Une des questions à la table du dialogue !

Nouhou Baldé

 

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