Cours à distance : des élèves se plaignent de plusieurs difficultés et interpellent le gouvernement

Joséphine Lamah, élève en classe de terminale science mathématique
Madame Tonamou Denise Lamah, mère de famille

La fermeture des écoles et universités du pays a été l’une des mesures prises par le gouvernement guinéen pour empêcher la propagation du Coronavirus. Pour tenter sauver l’année scolaire en cours, le Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation (MENA) a opté pour le télé-enseignement ou les cours à distance pour les élèves des classes d’examens. Cette initiative, qui a débuté hier, lundi 27 avril 2020, se heurte à plusieurs difficultés avec de nombreuses plaintes de la part des apprenants, a appris sur le terrain Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les élèves guinéens, particulièrement ceux qui doivent affronter les examens nationaux, ont entamé des cours à la télévision en cette période de crise sanitaire. Après les premiers cours dispensés hier lundi, plusieurs élèves interrogés par notre reporter ont évoqué des difficultés liées à cette nouvelle expérience.

Abdourahmane Barry, élève en classe de terminale science sociale

Pour Abdourahmane Barry, élève en classe de Terminale Sciences Sociales au groupe scolaire Enfant Noir, au quartier Simanbossia, dans la commune de Ratoma, la rapidité du professeur et la qualité des images à la télévision sont à corriger. « La manière dont les professeurs dispensaient les cours n’était pas encourageante. En Mathématiques par exemple, le professeur a traité les fonctions de façon rapide. En plus, l’image n’était pas claire, on avait même du mal à bien voir les écritures. L’une des difficultés, c’est qu’on ne peut pas poser des questions. Je trouve ça bizarre ».

Joseph Kpoghomou, élève en classe de terminale science expérimentale

De son côté, Joseph Kpoghomou, élève en classe de Terminale Science Expérimentales au complexe scolaire Lambandji, pense qu’il faut qu’il y ait interaction entre l’enseignant et l’apprenant pour que le message passe. « Je trouve que cette initiative est bonne. Cela va permettre aux élèves de ne pas désapprendre s’ils se concentrent sur ces cours. Pour la réalisation de cette initiative, l’Etat doit prendre des dispositions. Par exemple, le cours d’hier en Mathématiques, il y avait une question de temps qui s’est posée. Vouloir expliquer un cours de Maths en 45 minutes, je pense que cela ne sera pas profitable aux élèves. En plus, l’Etat doit prendre des dispositions dans la desserte en courant électrique. On ne peut pas commencer à enseigner à la télévision, sans se rassurer de l’effectivité du courant électrique. En fin, je pense que l’Etat doit revoir une partie qui est celle de l’interaction entre le professeur et l’élève. On ne peut pas suivre un cours de mathématique sans pouvoir poser de questions ».

Joséphine Lamah, élève en classe de terminale science mathématique

Contrairement à ses prédécesseurs, Joséphine Lamah, élève en classe de Terminale Sciences Mathématiques a raté les premiers cours à cause du manque de courant électrique dans son quartier. « Hier, je n’ai pas pu suivre les cours à cause du manque de courant électrique. Ce n’est qu’à 16 heures qu’on a eu le courant et ça a trouvé que les professeurs avaient fini de dispenser les cours. Je ne veux plus perdre aucun cours, donc je demande au gouvernement de prendre des dispositions pour que le courant soit stable pour qu’on puisse suivre ces cours à la télévision. S’ils arrivent à régler le courant électrique et que les professeurs dispensent bien les cours, je pense qu’ils pourront nous aider même pas pour comprendre les cours à 100% mais au moins à 50%. S’ils pouvaient aussi augmenter les heures de cours, ça serait mieux », a-t-elle souhaité.

Au regard de toutes ces difficultés évoquées, certains parents d’élèves restent pessimistes quant à l’aboutissement de cette initiative. « Donner les cours à la télévision ne sera pas possible parce que les enfants, même en classe, ils ne comprennent pas ; donc, ce n’est pas en suivant la télé qu’ils vont bien apprendre. Hier, au moment où on dispensait les cours, on n’avait pas de courant électrique. Pour moi, ça ne sera pas possible. Donc, le gouvernement doit trouver autre moyen pour que les enfants puissent bien assimiler. Imaginez à Conakry, nous n’avons pas d’électricité, comment ceux de l’intérieur du pays vont faire. Je pense qu’on doit évaluer les élèves dans les matières dispensées bien avant l’apparition du Coronavirus », propose-t-elle.

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tel : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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