Escroquerie et détention de fausses monnaies : un tradi-praticien jugé à Conakry

Le procès d’un tradi-praticien, accusé d’escroquerie, détention de fausses monnaies et blanchiment d’argent, s’est ouvert le jeudi, 11 juin 2020, au tribunal de première instance de Kaloum. L’accusé Jean Donso a rejeté en bloc les faits mis à sa charge, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

C’est suite à une plainte de deux citoyens (Fabrice et Joséphine Tonguino) que ce tradipraticien a été arrêté et placé sous mandat de dépôt le 28 février 2017. Les deux plaignants accusent Jean Donso et un autre citoyen nommé Laye Djiba Kourouma, alias « Big », d’escroquerie. Ils leur auraient extorqué plus de 50 millions de francs guinéens en leur faisant croire qu’ils vont multiplier leur argent. Mais Jean Donso, le seul à avoir comparu au cours de cette première audience, a nié ces accusations. Il assure que les deux plaignants lui ont donné un montant cumulé de moins de 5 millions de francs pour qu’il les aide à trouver des solutions à leurs préoccupations.

« Fabrice Tonguino est venu me voir chez moi pour que je l’aide à retrouver son travail. Il m’a dit qu’on l’a licencié de l’hôtel où il travaillait et m’a demandé de faire un sacrifice pour lui pour qu’il puisse retrouver son travail. Pour cela, il m’a remis un montant de 2 100 000 francs guinéens. Pour le cas de Joséphine, elle est venue me dire qu’elle n’a pas fait d’enfants et qu’elle a divorcé d’avec son mari. Elle m’a demandé de l’aider à se réconcilier avec son mari et en même temps avoir un enfant. Elle m’a remis une somme de 2 500 000 francs guinéens, et j’ai fait des sacrifices pour elle », soutient-il.

L’accusé poursuit en disant qu’il n’a jamais fait un blanchiment d’argent et n’a pas non plus détenu de fausses monnaies. Il dit ignorer la provenance des faux billets que les agents qui l’ont arrêté disent avoir retrouvé chez lui. « C’est au service anti-drogue qu’on m’a présenté des fausses monnaies soi-disant qu’ils ont pris ça chez moi. Et cela s’est passé après une semaine de détention dans leurs locaux. Je ne connais rien de cette affaire de multiplication d’argent, je ne peux faire aucun miracle pour multiplier la fortune de quelqu’un.

Lorsqu’on m’a mis aux arrêts, les agents se sont rendus chez moi, ils n’ont pas trouvé ces faux billets. Ce jour-là, ils ont pris une valise qui contenait des habits de ma femme et mes enfants. En plus de cette valise, ils ont pris un canari, des marmites, des peaux de moutons, des tissus blancs et des nattes, puisque je suis tradipraticien. Mais ils n’ont pas pris de faux billets de banque chez moi. Je ne connais pas aussi là où ils ont enlevé ces billets qu’ils disent avoir retrouvé chez moi », se défend Jean Donso.

Mais le procureur s’est opposé à la version de l’accusé, soulignant que l’ordonnance de renvoi mentionne que « 6 faux billets de dollars, 2 faux billets de 200 euros, un faux billet de 1000 francs CFA, des papiers rame en petites coupures, et de l’eau colorée ont été retrouvés à son domicile, dans une valise ». Ce que nie catégoriquement Jean Donso. « Cela n’a pas été retrouvé chez moi », persiste le tradipraticien.

Finalement, le tribunal a renvoyé l’audience au 18 juin 2020 pour la comparution du second accusé Laye Djiba Kourouma et des plaignants.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620589527/654416922

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