Guinée : de nombreux candidats aux examens ont boudé les cours à distance

Suite à la fermeture des écoles à cause de la pandémie du Coronavirus qui sévit dans notre pays, le Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation (MENA) a initié des cours à distance, connus sous le nom de télé-enseignement. Ces cours, critiqués par une frange importante de connaisseurs des questions éducatives, ont démarré le lundi 27 avril dernier. Plus d’un mois après, certains élèves interrogés ce lundi, 08 juin 2020, par un reporter de Guineematin.com disent avoir arrêté de suivre ces cours pour diverses raisons.

Dans le souci de sauver l’année académique en cours, le télé-enseignement a été initié par le Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation (MENA). Ces cours, spécialement conçus pour les candidats aux examens nationaux de la session 2020, ne sont plus suivis par certains candidats. La communication se fait de moins en moins autour de cette initiative à laquelle plusieurs personnes n’avaient pas cru dès les premiers jours.

Abdourahmane Barry, élève en classe de Terminale SS

A la question de savoir s’il a pu retenir quelque chose dans ces cours à distance, Abdourahmane Barry, candidat au Baccalauréat Unique, est sans équivoque. « Que dalle. Au début quand-même, je suivais les cours mais, on avait des problèmes d’électricité. Ensuite, on dirait que les cours à la télé étaient une sorte de rattrapage pour les élèves qui sont dans les écoles publiques. Même mes amis de classe ne suivent plus, beaucoup ont arrêté de suivre. Actuellement, nous nous débrouillons dans le quartier entre amis. Le manque d’électricité et la courte durée dans l’enseignement sont les raisons qui font que je ne suis plus les cours, je n’en ai même plus le goût. J’ai arrêté depuis le mois de ramadan », a-t-il indiqué.

Koïkoï Soropogui, élève en classe de 10ème année au Groupe Scolaire N’Na Kamissa

Même son de cloche chez Koïkoï Soropogui, élève en classe de 10ème année au Groupe Scolaire N’Na Kamissa, qui a fait savoir qu’il ne suit plus les cours à la télé cause de la faible desserte en électricité. « A cause du manque d’électricité dans mon quartier je n’ai pas pu continuer à suivre les cours à la télé. Je peux dire que je n’ai rien appris à cause de la courte durée des cours dispensés… ».

Poursuivant, ce candidat au Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC) soutient avoir abandonné le télé-enseignement parce qu’il est en avance sur les professeurs chargés de dispenser ces cours. « J’ai constaté que nous sommes en avance dans les cours par rapport à ce qu’on donne à la télé. En Mathématiques par exemple, nous étions au niveau des systèmes d’équation ; mais eux, ils sont d’abord jusqu’au niveau des coordonnées, des vecteurs. En Chimie aussi, avant la fermeture des écoles nous étions au niveau de la Chimie Organique ; mais eux, ils sont d’abord au niveau de la Chimie Minérale. Avec ce décalage, ça ne donne pas envie de suivre et surtout que le courant n’est pas stable. Pour moi, ce n’était pas la peine de faire le télé-enseignement parce sans se mentir, la compréhension n’est pas là », a-t-il laissé entendre.

Lamine Barry, candidat au Baccalauréat Unique

Tout comme ses prédécesseurs, Lamine Barry ne consacre plus son temps aux cours dispensés sur les médias choisis à cet effet. Il affirme que c’est un faux débat et invite ses amis à miser sur les révisions à domicile. « Moi pratiquement, je ne suis plus les cours à la télé pour deux raisons: il y a l’instabilité du courant électrique et puis il y a un problème de temps. Le temps n’est pas suffisant pour nous, on nous donne 40 minutes pour les cours de Maths, ça c’est petit pour les assimiler. Je crois que les cours à la télé, c’est un faux débat, c’est de la plaisanterie. On ferait mieux de suivre les révisions avec les amis à la maison que d’aller suivre les cours à la télé », a-t-il lancé.

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tél. : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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