Pénurie d’eau potable à Boké : les habitants de Dantari en grande difficulté

Alors qu’on n’est pas encore totalement sorti de la saison des pluies en Guinée, la ville de Boké renoue déjà avec les pénuries d’eau potable. C’est notamment le cas à Dantari (un secteur du quartier Lambanyi, dans la commune urbaine), où le problème d’eau se pose avec acuité chez les populations. Cette localité est dépourvue du réseau d’addiction d’eau de la SEG (société des eaux de Guinée) ; et, les puits qui s’y trouvent ont tari en un temps record, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Actuellement, avoir un bidon de 20 litres d’eau relève de l’exploit dans ce secteur très peuplé du centre-ville de Boké. Les puits ont tous tari, ils ne regorgent maintenant que de la boue. Le constat est le même au marigot dudit secteur, où on ne trouve qu’une eau rougeâtre et immonde.

En dépit du fait qu’il se trouve dans la commune urbaine, Dantari n’est pas encore desservi par la SEG. Le réseau de distribution de cette société de l’Etat n’a même pas été déployé encore dans cette localité. Et, les quelques rares forages offerts par des ONGs sont en pannes. C’est un véritable casse-tête pour avoir de l’eau potable. Les habitants du secteur sont obligés d’aller jusqu’au quartier 400 bâtiments pour trouver de l’eau pour leurs besoins ménagers. Une chose que déplore Mohamed Moustapha Bah, citoyen de Dantari.

« Ce que nous vivons à Dantari est vraiment déplorable. Nous n’avons plus d’eau potable. Les quelques forages qu’on possède ne fonctionnent plus et les puits sur lesquels on compte tarissent vite. C’est de la boue et une eau rouge qui se trouve dans les puits. C’est ça notre malheur. C’est au quartier 400 (où il y a assez de forages) que nous allons pour puiser. Ceux qui ont des moyens déplacent des tricycles pour chercher de l’eau dans les forages des autres quartiers », a témoigné Mohamed Moustapha Bah.

Selon des informations confiées à Guineematin.com, un projet d’extension du réseau de distribution d’eau de la SEG de Boké a fait l’objet d’une étude depuis 2018. Et, ce projet allait permettre d’accroitre la production de la SEG pour desservir d’autres localités comme Dantari et Kissassi. Malheureusement, ce projet souffre encore de manque de financement.

« Le manque d’eau à Dantari est un problème qui se situe au niveau de la haute hiérarchie. La SEG est un patrimoine de l’Etat ; et, l’investissement, c’est l’Etat. Quand la SEG de Boké avait constaté que la ville s’est agrandie, elle a mené un projet pour faire une extension pour toute la ville de Boké. Depuis 2016, cette étude a été faite et nous l’avons finalisée en 2018. Cette étude tenait en compte des endroits comme Yomboya, Kissassi, Dantari… pour 45 kilomètres supplémentaires de réseau. Le coût a été estimé à environ dix millions de dollars. Parce qu’en faisant l’extension, on devrait augmenter la capacité de production. Il était question de construire un barrage sur le fleuve Tinguilinta pour nous permettre de croître la production actuelle. On devrait passer de deux mille cinq cent mètres cube  (2500m3) à sept mille mètres cube (7000m3). Mais, hélas, rien n’est fait. Le dossier n’a pas encore été payé », a confié Ibrahima Sylla, directeur de la SEG de Boké.

De Boké, Mamadou Hady Diallo pour Guineematin.com

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