Des vendeuses de condiments en colère : « dites à Alpha Condé qu’il a fait souffrir les femmes »

Les plaintes se multiplient depuis quelques semaines chez de nombreuses vendeuses de condiments à Conakry. Il s’agit des femmes qui vont acheter leurs marchandises à l’intérieur du pays pour venir les revendre dans la capitale guinéenne. Elles dénoncent plusieurs difficultés qu’elles rencontrent sur la route et qui leur causent beaucoup de pertes.

C’est notamment la cherté des frais de transport et l’installation des barrages visant à faire respecter les restrictions des déplacements des personnes de Conakry vers l’intérieur. Certaines d’entre elles ont raconté leur calvaire au micro d’un reporter de Guineematin.com, qui les a rencontrées hier, lundi 22 juin 2020, au marché de Matoto.

Fanta Oularé

Fanta Oularé : « Je vends du gombo, de l’aubergine et du piment. Je vais acheter ces condiments à Faranah ou à N’Zérékoré pour venir les revendre à Conakry. Mais la situation est très compliquée actuellement parce que non seulement le transport est cher mais aussi il y a beaucoup de barrages sur la route. A cela s’ajoute le mauvais état des routes : il y a des trous et de la boue partout. Ce qui fait qu’avant que les produits n’arrivent ici, ça trouve qu’une bonne partie est déjà pourrie. Et c’est une perte pour nous. Notre souhait aujourd’hui, c’est qu’on enlève les barrages les barrages qui nous fatiguent sur la route et on diminue les frais de transport. Si on ouvre même les écoles sans diminuer les frais de transporteurs, cela ne fera qu’augmenter la souffrance de la population ».

M’mah Camara

M’mah Camara : « D’habitude, quand j’embarquais ma marchandise, je ne faisais qu’une seule journée sur la route. Maintenant, avec le mauvais des routes et les barrages qui sont installés partout, je peux passer trois à quatre jours sur la route avant de rentrer à Conakry. En plus de tout cela, on paye le double du transport qu’on payait avant. Si le président nous aidait en libérant la route pour nous permettre de circuler librement, ça allait vraiment nous soulager et soulager toute la population ».

Mama Aïssata Soumah

Mama Aïssata Soumah : « Aujourd’hui, nous souffrons énormément et nous sommes inquiètes. Déjà nous rencontrons des difficultés à l’occasion de chaque saison hivernale à cause du mauvais état de nos routes. Mais cette année, cela coïncide à la crise sanitaire actuelle qui a conduit à l’installation de plusieurs barrages sur les routes, ce qui rend encore plus difficile la circulation. Avec cette situation, nous qui partons acheter nos marchandises à l’intérieur du pays pour venir les revendre à Conakry, nous avons enregistré des pertes énormes. Parce que nos produits pourrissent souvent en cours de route. Nous demandons au président et à son gouvernement d’avoir pitié des pauvres populations. On souffrait déjà, et cette crise sanitaire est venue nous étouffer davantage ».

Kadiatou Sylla

Kadiatou Sylla : « Dites à Alpha Condé qu’il a fait souffrir les femmes. C’est en vendant ces condiments que nous parvenons à nourrir nos familles et aider nos maris. Dites-lui d’enlever ces forces de l’ordre qui nous font vivre un véritable enfer sur les routes.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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