Un gendarme tué à Dandano (Macenta) : 24 personnes interpellées dont le chef du district

Abdoulaye Babady Camara, procureur du TPI de Macenta

La réaction de l’Etat n’a pas tardé suite aux violences qui ont secoué le district de Dandano, dans la préfecture de Macenta, le lundi passé, 22 février 2021. Des violences qui ont conduit au meurtre d’un gendarme et à la destruction d’édifices privés. Les forces de l’ordre déployées dans la localité ont procédé à l’interpellation de 24 personnes, dont le président du district. C’est le procureur de la République près le tribunal de première instance de Macenta qui l’a annoncé dans un entretien avec le correspondant de Guineematin.com basé à N’Zérékoré.

La situation était très tendue en début de semaine à Dandano, un district de la sous-préfecture de Kouankan, dans la préfecture de Macenta. Selon nos informations, tout est parti de la disparition d’une jeune élève nommée Marie Sakouvogui. Cette dernière a fugué après avoir été grondée par ses parents parce qu’elle est tombée enceinte hors mariage. Après quelques semaines passées sans avoir des nouvelles de la jeune fille, ses amis de classe ont décidé de protester contre sa disparition.

C’est ainsi que le lundi dernier, ils sont allés saccager la maison du père de la fille (le président du district), qu’ils accusent de n’avoir pas fourni des efforts pour retrouver leur amie. Suite à ces violences, une mission mixte composée de la police et de la gendarmerie de N’Zérékoré s’est rendue dans le village pour interpeller 11 personnes. Et, cela a attisé la colère de certains citoyens, qui sont allés battre mortellement le chef du poste de gendarmerie de la localité.

Abdoulaye Babady Camara, procureur du TPI de Macenta

« Quand ces personnes ont été interpellées, les gens ont décidé de mener des représailles. C’est ainsi qu’ils sont allés s’en prendre au gendarme qui est le chef de la brigade de gendarmerie de Dandano. Comme lui était sur les lieux, ils l’ont battu jusqu’à l’agonie. On l’a conduit au poste de santé de Dandano, où il a rendu l’âme. Après cet acte, on a interpellé 8 personnes le mardi et 5 autres ce mercredi. Donc au moment où je vous parle, il y a 24 personnes qui sont interpellées », a confié Abdoulaye Babady Camara, procureur de la République près le tribunal de première instance de Macenta.

Selon ce magistrat, les personnes interpellées sont poursuivies pour des faits de meurtre, coups et blessures volontaires, et incendie d’édifices. Des faits, dit-il, qui seront punis à la hauteur de leur gravité. « Il faudrait qu’on mette fin à l’impunité. Regardez comment un gendarme qui était dans sa mission a perdu banalement sa vie !

Ce sont des faits qui ne seront pas impunis. Voilà pourquoi nous allons ouvrir une information judiciaire non seulement pour les faits de meurtre du gendarme mais aussi pour les destructions d’édifices. Pour le moment, nous n’avons pas d’information sur la fille, mais son père qui est le président du district de Dandano est dans le groupe des interpellés », a dit le procureur de Macenta.

D’autres sources nous informent que beaucoup d’habitants de Dandano ont fui le village pour aller se réfugier en brousse ou dans d’autres localités par peur des représailles menés par les agents des forces de l’ordre qui « assiègent » le village. Ces derniers sont accusés de commettre des exactions sur les citoyens.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com

Tél : +224620166816/666890877

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