Comme on le sait, il y a un an jour pour jour (le jeudi 18 décembre 2014) que l’Assemblée nationale a voté à l’unanimité le projet de loi portant sur le statut de chef de file de l’opposition en République de Guinée. Mais, il a fallu attendre plus de neuf mois (le mardi 8 septembre 2015) pour que l’Assemblée nationale puisse voter les deux résolutions y afférentes : la désignation de la personnalité qui incarne le chef de file de l’opposition, et les privilèges et avantages de ce statut. Et, jusqu’à présent (19 décembre 2015), on attend son application.
Voici la relecture et la correction que Docteur Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’UFDG, a souhaité que Guineematin.com fasse, ainsi que tous les médias qui se posent la question de savoir si le chef de file de l’opposition va répondre ou pas à une invitation protocolaire des cérémonies organisées par la présidence de la République comme celle de l’installation du chef de l’Etat après-demain, lundi.
Ces avantages et privilèges qui sont accordés par ce vote de l’Assemblée nationale en faveur du chef de file de l’opposition guinéenne et qui attendent d’être appliqués sont : un cabinet, une sécurité rapprochée, un local abritant ses bureaux, un budget de d’installation, un véhicule de fonction et un budget de fonctionnement.
Pour Docteur Fodé Oussou Fofana, la bonne question à se poser aujourd’hui est celle toute simple de savoir : « pourquoi Cellou Dalein Diallo n’est pas installé comme chef de file de l’opposition ? », demande-t-il, enchaînant, « est-ce que c’est parce qu’il s’appelle seulement Cellou Dalein Diallo ? ».
Rappelant que ce statut fait de son président une institution, le vice-président de l’UFDG a indiqué que les courriers du chef de file ne doivent pas être déposés aux bureaux de son parti, ni à son domicile privé, ni remis à un membre de sa famille ou à un des responsables de l’UFDG. « Est-ce que vous connaissez l’adresse de ses bureaux en tant que chef de file de l’opposition ou un des membres de son cabinet ? », a-t-il demandé au journaliste, avant d’insister « pourquoi tous les autres présidents d’institutions ont été installés sauf le chef de file de l’opposition ? ».
Pour Docteur Oussou Fofana, tout le monde sait que Cellou Dalein Diallo a duré dans l’administration publique et qu’il maîtrise son fonctionnement. « Donc, le jour où il sera installé, il jouera convenablement son rôle », ajoutant d’ailleurs que ce statut- qu’il doit à ses électeurs et non à un de ses adversaires politiques- ne lui est pas collé à la peau. « Lorsque Elhadj Cellou deviendra président de la République, c’est quelqu’un d’autre qui deviendra chef de file de l’opposition », a rappelé son vice-président.
Enfin, le Directeur de campagne de Cellou Dalein Diallo a rappelé que la loi est impersonnelle. « La loi ne parle pas de Cellou Dalein. Elle dit que le chef de file de l’opposition est le leader du parti de l’opposition qui a le plus grand nombre de députés à l’Assemblée nationale », dit-il, déplorant que cette loi soit aujourd’hui comme un simple ornement, puisqu’elle est inappliquée. Mais, Fodé Oussou Fofana n’a pas souhaité clôturer ce débat sans ajouter que l’UFDG ne se bat pas pour faire de son président le chef de file de l’opposition. « Nous nous battons pour faire de lui chef de l’Etat et il le sera », rassure-t-il.
Entretien réalisé au téléphone par Nouhou Baldé pour Guineematin.com
