La sortie médiatique du président Alpha Condé annonçant l’avant-projet d’une nouvelle constitution en Guinée, suivie de la diffusion du document par le bureau de presse de la présidence de la République, suscite beaucoup de réactions au sein de la classe politique de Labé où les principaux animateurs de l’opposition se voient contraints de revoir leur agenda par rapport à la date du 16 février 2020, prévue pour les prochaines élections législatives, rapporte un correspondant de Guineematin.com, en Moyenne Guinée.
Depuis l’annonce officielle de l’avant-projet de la nouvelle constitution guinéenne par le président Alpha Condé qui a fait diffuser le document par son bureau de presse, les élections législatives du 16 février 2020 ne sont pas l’ordre du jour dans les débats politiques à Labé où pratiquement les principaux animateurs de l’opposition estime qu’il n’y a pas une priorité aujourd’hui plus que défendre la constitution guinéenne qui est l’âme de la démocratie du pays.
« Une constitution derrière laquelle tout doit s’aligner. Tout le combat que nous sommes en train de mener depuis deux mois est d’empêcher ce référendum, empêcher l’adoption d’une nouvelle constitution, par conséquent empêcher un troisième mandat pour monsieur Alpha Condé. C’est du fait qu’on a estimé, avec l’intensification des manifestations de protestation de ces derniers temps, avoir dissuadé monsieur Alpha Condé de modifier la constitution ou d’envisager un troisième mandat. Mais, depuis qu’il a fait sa sortie hier, jeudi, 19 décembre 2019, on a compris qu’il n’a compris les messages et les signaux envoyés non seulement par l’opinion nationale mais aussi la communauté internationale. A partir de maintenant, nous allons mettre donc toutes nos préoccupations de côté pour l’empêcher d’aboutir dans son de projet de changement de la constitution et du troisième mandat » a expliqué au téléphone de Guineematin.com, le secrétaire général du comité fédéral des jeunes de l’UFDG de Labé.
Même son de cloche du côté de l’Union des Forces Démocratiques (UFD) de Mamadou Bah Baadikko où son candidat à l’uninominal de Labé, Abdoulaye Saala Bah relève des zones d’ombre dans l’avant-projet de nouvelle constitution déjà diffusé par le bureau de presse de la présidence de la République.
« La priorité actuelle c’est de mettre fin à ce que le président de la République est en train de qualifier de modification constitutionnelle. C’est le premier combat parce qu’on ne sait pas si le président de la République veut coupler son référendum constitutionnel aux prochaines élections législatives. Rien n’est clair. Il faut sache d’abord ce qu’il veut avant de parler de législatives. Nous sommes aujourd’hui face à une équation à plusieurs inconnues » a indiqué ce secrétaire national à la jeunesse de l’UFD.
Les responsables locaux de l’Union des Forces Républicaines (UFR) de Sidya Touré semblent être plus inquiets de la situation.
« Le combat contre la modification de la constitution doit continuer. Ni les législatives, ni le référendum dont fait allusion le président ne doit se tenir. J’ai peur pour l’avenir de ce pays. Ce qui pointe à l’horizon m’effraye. C’est organisé pour ne pas qu’il y ait des élections propres, pour ne pas qu’il y ait une alternance en Guinée ou pour qu’il y ait des affrontements » se préoccupe le coordinateur préfectoral de l’UFR de Labé, Mamadou Dian Mairie Diallo.
Depuis à Labé, Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com
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