Santé : la Guinée a désormais huit nouveaux médecins légistes

Professeur Hassane Bah, directeur du DES, chef de la chair de médecine légale

Huit médecins guinéens viennent de boucler une formation de quatre ans en DES (Diplôme d’Etudes Spécialisés) de médecine légale et expertises médicales. Ils ont reçu leur satisfécit de fin d’études ce samedi, 28 novembre 2020, à l’hôtel de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry. La cérémonie a connu la présence de plusieurs acteurs de la chaîne pénale et du secteur de la santé, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Ces médecins légistes ont été formés pendant quatre ans en Guinée et en France. C’est une initiative du professeur Hassane Bah, directeur du DES, chef de la chaire de médecine légale à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry. Il se dit très heureux de voir l’aboutissement de ce projet, qui vise à impulser une dynamique à la médecine légale en Guinée et combler ainsi le manque de ressources humaines qu’il y avait dans ce domaine.

Pr. Hassane Bah, directeur du DES, chef de la chaire de médecine légale à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry

« Je suis animé d’un sentiment de joie, un sentiment de satisfaction personnelle, sentiment de satisfaction morale. La Guinée m’a tout donné. Elle m’a donné l’occasion d’être formée, d’être le premier médecin légiste de ce pays, et certains disent le seul. Donc, j’avais toujours comme rêve, comme ambition, de former des médecins légistes, et de multiplier le nombre de médecins légistes. Donc, c’était vraiment une de mes ambitions et Dieu m’a aidé.

Je rends grâce à Dieu de réaliser aujourd’hui cette ambition, de former huit médecins légistes et qui seront déployés dans l’ensemble du pays et qui seront à même de prendre en charge toutes les questions médico-légales qui se poseront au niveau des cours et tribunaux. C’est une formation de quatre ans, une formation diplômante avec un programme pédagogique qui est harmonisé au niveau de ce qu’on appelle l’OAS (Organisation Ouest-Africaine de la Santé) avec des méthodes d’évaluation qui sont du CAMES.

Donc, qui sont des méthodes conventionnelles, avec des enseignants français et africains. Ils ont bénéficié des stages non seulement en Guinée ici, mais aussi en France au niveau de l’université de Montpellier, où ils se sont familiarisés à la pratique de certaines autopsies. Donc, je crois que ce sont des jeunes qui sont suffisamment formés et très bien outillés pour être capables de prendre toutes les urgences, toutes les questions médico-légales dans notre pays », a dit le professeur Hassane Bah.

En recevant ces satisfécits, ces médecins en DES de médecine légale et expertises médicales ont promis de donner le maximum d’eux-mêmes afin de faire correctement le travail pour lequel ils seront déployés à l’intérieur du pays. De son côté, Me Mohamed Teli Camara, chef de Cabinet et représentant du ministre de la Justice à cette cérémonie, a salué cette initiative du médecin légiste professeur Hassane Bah. Il promet que son département va accompagner ces jeunes pour leur qualification afin de faciliter la bonne pratique de leur métier.

Me Mohamed Teli Camara, chef de Cabinet du ministère de la Justice

« La médecine légale est un instrument important en matière d’administration de la justice, rétablir la vérité des circonstances des crimes commis. Comme vous le savez, c’est une science qui fait parler les morts. Et le juge, lorsqu’il a une situation, il faut qu’il établisse toutes les circonstances pour dire le droit. Mais, le droit est fondé sur la qualification effective des faits pour être sûr de ne pas se tromper dans le jugement qui va être rendu.

Donc, les médecins légistes, nous n’avions qu’un seul que tout le monde connaît, qui est professeur Hassane Bah, qui abat un travail formidable en Guinée depuis des années et qui finalement, avec l’appui des partenaires, a décidé de former d’autres médecins en Guinée pour couvrir tout le territoire. La formation de ces médecins légistes va en droite ligne dans le cadre de la réforme de la justice qui a pour but de faire avancer les droits de l’homme, de dire le droit en toute indépendance, de dire le droit en toute impartialité. Ce métier va avec les moyens.

La Guinée a de hauts médecins, des personnalités de haut niveau qui ont besoin de moyens. Donc, s’ils sont dans les conditions qu’ils réclament, ils feront le travail scientifique qui n’a rien à envier et qui répondra aux besoins de l’administration de la justice et au besoin donc de la manifestation de la vérité et au service de tous les citoyens. Donc ça rentre dans l’esprit juridictionnel. Il faut que les moyens soient mis à leur disposition. C’est du rôle de l’Etat de créer les conditions les meilleures pour qu’ils puissent travailler et donner le meilleur d’eux-mêmes », a dit Me Mohamed Teli Camara.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 0 18

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