Tueries de manifestants, arrestations ciblées en Guinée : l’UFR va continuer la « résistance active »

L’union des forces républicaines a tenu ce samedi, 22 février 2020, son assemblée générale hebdomadaire. Au cours de cette rencontre politique, les responsables du parti ont appelé leurs militants à redynamiser la « résistance active et citoyenne » du FNCD (front national pour la défense de la constitution) contre le changement de la constitution en faveur d’un éventuel 3è mandat pour Alpha Condé.

Ils ont également demandé à tous ceux qui s’identifié aux valeurs de l’UFR à se tenir prêts pour empêcher la tenue du scrutin couplé (élections législatives et référendum) prévu pour le 1er mars prochain, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était au siège national de l’UFR.

Présidée par le secrétaire général du parti, honorable Bakary Goyo Zoumanigui, ce rencontre politique entre les responsables et les militants de l’UFR a commencé par l’observation d’une minute de silence à la mémoire du jeune élève, Souleymane Barry, tué par balle à Wanindara, lors de l’acte 5 de la « résistance active et permanente » du FNDC.

Prenant la parole, l’honorable Bakary Goyo Zoumanigui a indiqué que ce jeune (comme tous ceux qui sont tombés sous les balles depuis le début de ce combat citoyen) ne doit pas mort pour rien. Et, pour éviter que ce « sacrifice » ne soit vain, le secrétaire de général de l’UFR a laissé entendre qu’il faut que la lutte continue jusqu’à la victoire finale.

« Nous sommes à la dernière semaine pour le 1er mars 2020. Nous devons redoubler notre résistance à cette volonté d’Alpha Condé de changer notre constitution…je vous demande d’observer une minute de silence pour le décès du jeune de Wanindara qui a reçu une balle dans son estomac (silence). Merci que son âme repose en paix ! Il faut que l’on fasse tout pour que son sacrifice ne soit pas vain. Ce jeune, est la 39è personne depuis le 14 octobre 2019, à avoir perdu la vie dans la défense de la constitution. Nous ne devons pas baisser les bras. Et, plus la date fatidique approche, plus le pouvoir a peur », a confié Bakary Goyo Zoumanigui.

Poursuivant son speech, le secrétaire général de l’UFR a dénoncé et fustigé les enlèvements de citoyens par des « individus cagoulés » et qui sont à la solde du pouvoir en place.

« Aujourd’hui, ce sont les kidnappings. Des personnes cagoulées enlèvent des simples citoyens. L’un des cas le plus frappant, c’est un jeune universitaire qui portait un tee-shirt de l’UFR et qui venait de Dubreka. Il a été enlevé et s’est retrouvé à Soronkoni dans Kankan. C’est pour vous dire même moi qui vous parle, on peut venir m’arrêter. Mais, ne vous inquiétez pas ! La prison, c’est ça la crème de la politique. Quand vous faites la prison, vous êtes devenus des vrais politiciens. Malheureusement, nous, les gens de la forêt et les gens de la basse côte, on a peur de la prison. Mais, on n’y meurt pas. J’aimerais souhaiter que le pouvoir continue à arrêter les gens pour qu’on remplisse les prisons de Guinée. Parce que si cela continue, le monde entier va connaître que le régime en Guinée est régime dictatorial. Mais, ne soyez pas surpris, Alpha Condé a dit qu’il prenait la Guinée là où Sékou Touré la laissée. Donc, ce qui se fait actuellement n’est pas surprenant », a indiqué Bakary Goyo Zoumanigui.

Prenant la parole à cette assemblée, la présidente nationale des femmes de l’UFR a fustigé l’arrestation, le jeudi dernier, de plusieurs militantes du parti républicain à Bonfi (dans la commune de Matam). Hadja Aissata Daffé a cependant assuré que ces arrestations ne feront pas fléchir les femmes de l’UFR dans leur lutte pour la démocratie en Guinée.

« Nous avons mené et nous sommes en train de mener des démarches, parce que pratiquement, dans les familles, à la maison centrale nous rendons visite. Et, les avocats sont à la tâche pour que justice soit rendue le plus vite que possible à ces femmes qui ont été arrêtées… Mais, il faut dire clairement : ça, c’est regrettable dans une démocratie… Les femmes ont voulu montrer leur opinion et c’est la constitution qui nous le confère. Quand certains disent oui, d’autres aussi disent non ! Alors ça ne valait pas la peine qu’on prenne ces pauvres femmes et qu’on les amène jusqu’à la maison centrale. C’est vraiment regrettable… Vous avez vu la détermination des femmes ici à l’Assemblée générale aujourd’hui, ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan… Je crois que la prison ne les empêchera de continuer le combat qu’elles mènent. Ces arrestations ne vont pas les freiner dans leur combat, elles ne vont pas freiner les femmes de l’UFR », a dit Hadja Aissata Daffé.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tel: 622919225 / 666919225

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