SOS pour les pangolins de Ziama : l’ONG Fauna & Flora international demande l’application de la loi

Koïghae Toupou de l’ONG Fauna & Flora international à Ziama

L’ONG Fauna & Flora international, sise dans la forêt de Ziama, sous-préfecture de Sérédou (préfecture Macenta), a célébré la journée mondiale de pangolin le lundi dernier, 17 février 2020. Pour marquer d’une empreinte indélébile cette journée, les responsables de l’ONG ont réuni des étudiants amoureux de la nature et encadreurs dans une grande conférence-débat à l’université de N’zérékoré sur la vie des pangolins dans la biosphère de Ziama, rapporte le correspondant de Guineematin.com dans la préfecture.

Appartenant à la catégorie des mammifères édentés du genre « manis » d’Afrique et d’Asie du sud dont le corps est presqu’entièrement recouvert d’écailles (ostéodermes) larges, plates et triangulaires, le Pangolin a une taille qui varie de 60 cm à plus d’un mètre pour le pangolin géant. C’est un animal nocturne très craintif qui se roule en boule dès qu’il se sent menacé. Il se sert de ses griffes pour percer des trous dans les fourmilières et aspire ensuite les fourmis avec sa longue langue effilée.

Classé dans l’annexe 1 de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), le Pangolin est une espèce menacée de disparition.

Koïghae Toupou de l’ONG Fauna & Flora international à Ziama

Face aux étudiants et encadreurs de l’université de N’zérékoré, le responsable de l’ONG Fauna & Flora international à Ziama a rappelé que cette espèce ne doit être ni chassée, ni mangée, ni vendue… « Les chinois ont tellement attribué de vertus au Pangolin que le commerce illégal de cette espèce a pris de l’ampleur. Et, cette espèce est vraiment trafiquée dans le monde entier. Donc, d’année en année, il y a des tonnages d’écaillée et des tonnages de pangolins qui disparaissent. Alors qu’après une évaluation, la communauté internationale pour la conservation s’est rendue compte que cette espèce est en train de disparaître et que s’ils ne prennent pas des dispositions, l’espèce peut être éteinte sur le plan international ou mondial. C’est pour cela que le Pangolin a été classé dans l’annexe UNE comme étant interdit dans le cadre du commerce et dans le cadre de la chasse. Quand nous prenons le code de la protection de la faune sauvage et règlementation de chasse en République de Guinée, le pangolin est une espèce intégralement protégée : on ne doit pas le tuer, ni le manger, à plus forte raison le chasser ou le ventre », a insisté M. Koïghae Toupou.

Pour la préservation du pangolin, le responsable de l’ONG Fauna & Flora international à Ziama pense qu’il faudra passer par l’application de la loi. « Nous demandons aux autorités judiciaires d’appliquer la loi pour pouvoir dissuader les braconniers afin de freiner le braconnage et le commerce illégal de cette espèce qui est en voie de disparition. Ceux qui ne connaissent pas que le pangolin est une espèce intégralement protégée, c’est le moment de le savoir. Ceux qui ne connaissent pas que le pangolin est une espèce qui est en train de disparaître de la chaîne internationale, c’est le moment de le savoir pour qu’ensemble nous nous levions pour protéger cette espèce pour l’avenir de nos enfants et pour l’avenir de demain », ajouté M. Toupou.

Germaine Koivogui, stagiaire sur les pangolins à la FFI

Interrogée à la fin de la rencontre, Germaine Koivogui, Germaine Koivogui, stagiaire sur les pangolins à la FFI, n’a pas caché que les pangolins continuent d’être chassés et consommés. « Le constat a été très amer parce que je me suis rendue dans une dizaine de localités. J’ai posé la question pour savoir si les pangolins sont consommés dans ces localités, ils m’ont fait comprendre qu’ils sont tués et consommés. C’est vrai que cette enquête est un peu sensible ; mais, avec certaines stratégies, on arrive à avoir des informations. Nous sommes en train de faire cette étude pour prendre des mesures qui permettront de freiner ça. Les Eco-gardes sont passés sensibiliser et expliquer les sanctions qu’ils courent s’ils sont appréhendés avec ces espèces. Malgré tout, les gens ne s’empêchent pas de tuer ou de consommer cette espèce. Donc, on doit se lever pour préserver la biosphère de Ziama qui est leur biotope ».

Aïssatou Diallo, étudiante en L1, Génie de l’Environnement

Après avoir participé à cette conférence, Aïssatou Diallo estime qu’il faut intensifier la sensibilisation. Cette étudiante en L1, Génie de l’Environnement, a rappelé que la chasse au Pangolin n’est bonne pour personne. « Nous avons suivi avec intérêt cette conférence donnée par l’ONG Fauna & Flora internationale (FFI). J’en appelle non seulement aux parents qui consomment le pangolin mais aussi aux étudiants qui sont là de conseiller et de sensibiliser leurs parents de cesser de le manger. Non seulement le pangolin n’est pas bon pour eux mais aussi ils doivent laisser les pangolins vivre eux aussi leurs vies sans être dérangés ».

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah pour guineematin.com

Tél. : +224620166816/666890877

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