Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée le samedi dernier, 31 octobre 2020, le procureur général près la cour d’appel de Conakry s’est prononcé sur les violences qui ont secoué la Guinée au lendemain du scrutin présidentiel du 18 octobre 2020. Mamady Diawara a annoncé que 20 corps de personnes tuées à l’occasion de ces violences ont été déposés à la morgue de l’hôpital Ignace Deen de Conakry pour des expertises médicales et que des enquêtes sont en cours pour identifier les auteurs de ces meurtres.
« Il y a eu 20 dépôts de corps à la médecine légale de l’hôpital Ignace Deen pour les besoins d’autopsie. Après l’autopsie, les corps seront rendus aux familles respectives. Une information judiciaire est déjà ouverte au niveau des Tribunaux de première Instance de Kaloum, de Dixinn et de Mafanco. Il est demandé le témoignage de toutes les personnes pouvant permettre à la justice de réunir tous les éléments susceptibles de faire entreprendre des sanctions à l’égard des auteurs, coauteurs et complices des infractions commises », a dit le magistrat, ajoutant que « toutes informations susceptibles de faire avancer les enquêtes seront reçues au 669-21-05-11 ».
Le procureur a annoncé aussi plusieurs d’incendies volontaires, destruction d’édifices privés et publics, coups et blessures volontaires, détention illégale d’armes légères (calibre 12) et armes blanches (couteaux, gourdins, machettes, lance-pierres) recensés à Conakry, Mamou, Labé et dans la région de Kankan. « Pour les flagrants délits, des dispositions sont prises pour que des audiences se tiennent dès la semaine prochaine », a-t-il indiqué.
« Le sabotage et l’attaque du train minéralier de Fria ont entraîné la mort de trois gendarmes, un militaire et un civil. Les enquêtes sont en cours à la brigade de recherches de Matam. À cet égard, cinq personnes ont été interpellées dont un imam en possession des pièces du train. En outre, selon les informations en notre possession, plusieurs autres personnes ont été interpellées en possession de diverses armes à feu dont elles auraient fait usage », ajoute Mamady Diawara.
Le procureur général près la cour d’appel de Conakry a annoncé également plusieurs arrestations liées à des appels à la violence et aux affrontements interethniques. Les personnes interpellées ont été présentées à un juge, en présence de leurs avocats, avant d’être placées en détention provisoire à la maison centrale de Conakry. En conclusion, ce sont 325 personnes qui ont été interpellées », a-t-il annoncé.
« Les autorités judiciaires ont, sans désemparer, délivré une commission rogatoire dont l’exécution a abouti à l’interpellation de plusieurs personnes, à des saisies d’armes de toutes sortes. Les personnes interpellées ont été présentées à un juge, en présence de leurs avocats, avant d’être placées en détention provisoire à la maison centrale de Conakry. En conclusion, ce sont 325 personnes qui ont été interpellées », précise le Procureur général.
Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com
