Procès : les avocats de Moussa Yéro réclament un milliard à Oury Baldé

L’affaire Ministère Public contre Moussa Yéro Bah se poursuit au tribunal correctionnel de Dixinn. Notre consœur de la radio Espace FM est poursuivie pour diffamation par voie de presse. Ses avocats ont essayé de démonter les arguments de la partie civile et du procureur, rapporte l’envoyé spécial de Guineematin au tribunal.

C’est maître Emmanuel Kpana Bamba qui a été le premier à passer à l’attaque. Selon lui, tous les arguments soulevés par la partie civile et le procureur sont inexacts.  » Il n’y a pas de diffamation dans cette affaire. Il faut savoir que Moussa Yéro Bah n’a fait que rapporter les propos de Diaraye. Elle a cité la jeune fille, rencontrée en prison. Non seulement, c’est des propos rapportés, mais Moussa Yéro Bah a mis les propos au conditionnel. Mieux, dans toutes ses déclarations, notre cliente n’a jamais donné le nom de Mamadou Oury Baldé. Elle n’a parlé que d’un oncle de Diaraye » .

Par ailleurs, maitre Bamba a fait savoir que l’on est en train de chercher à restreindre la liberté de la presse si on interdit aux journalistes de se servir du mode conditionnel dans les émissions de radio.

Pour maître Bamba, c’est d’ailleurs Moussa Yéro Bah qui est aujourd’hui diffamée puisque la partie civile soutient qu’elle n’est pas journaliste.  » On ne vous apprend rien en parlant de l’excès de constitution de partie civile. C’est de cela qu’il s’agit. C’est Moussa Yéro Bah qui est trainée dans la boue par la partie civile. C’est pour cela, nous réclamons le payement de la somme d’un milliard de francs », a dit maître Emmanuel Kpana Bamba.

Abondant dans le meme sens, maitre Labila Michel Sonomou va demander au tribunal de renvoyer Moussa Yéro Bah des fins de la poursuite pour delit non constitué.

Pour maitre Salifou Béavogui, dans ce procès, les droits de la défense ont été confinés et violés pour empêcher la manifestation de la vérité.  » J’ai l’impression d’avoir assisté à un procès expéditif. Mais, je l’accepte ».

En outre, maitre Béa estime que ce procès n’aurait jamais dû se faire. « Aujourd’hui, on s’attaque aux journalistes qui n’ont que leurs plumes et leurs paroles. Ceci est un procès d’intention. C’est un procès de la honte, il faut le dire. C’est une affaire bancale, montée de toutes pièces ».

Plus loin, Maître Béa va inviter le juge Thierno Souleymane Barry à ne pas tomber dans le piège à lui tendu par la partie civile. Il va citer de nombreux cas de journalistes guinéens  » condamnés injustement  » sous le régime Lansana Conté: Boubacar Yacine Diallo, Diallo Souleymane, Ben Pépito, Aboubacar Sakho, Serge Daniel… qu’on a voulu faire taire pour ne pas que la vérité jaillisse.
Après ce rappel, maitre Béa « plaide non coupable et sollicite la relaxe de Moussa Yéro ».

Après avoir écouté partie civile, parquet et défense, le juge Thierno Souleymane Barry va renvoyer le délibéré au 03 janvier 2019 pour décision être rendue.

Alpha Mamadou Diallo depuis le TPI de Dixinn pour Guineematin.com

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