Elections au Burkina Faso : Zéphirin Diabré dénonce les conditions de vote et appelle les citoyens à participer aux dépouillements

Zéphirin Diabré, président du parti Union pour le Progrès et le Changement (UPC)

Le chef de fil de l’opposition burkianbè, Zéphirin Diabré, président du parti Union pour le Progrès et le Changement (UPC) a voté à la zone du bois Ecole primaire ce dimanche, 22 novembre 2020. Après cet acte civique, le candidat malheureux de la présidentielle de 2015 a d’abord fustigé les conditions d’organisation de ces élections couplées (présidentielle et législatives), avant d’appeler ses concitoyens à revenir participer aux opérations de dépouillement, rapporte l’envoyé spécial de Guineematin.com à Ouagadougou.

Après avoir organisé un point de presse à la veille des élections avec ses collègues de l’opposition sur les conditions du double scrutin, Zéphirin Diabré vient de remettre ça ce dimanche au sortir du bureau de vote où il s’est acquitté de son devoir civique.

Devant un parterre de journalistes, le candidat de l’UPC a d’abord appelé ses concitoyens à s’acquitter de leur devoir, avant de les demander à chacun d’entre eux de revenir participer aux opérations de dépouillement. « Je demande à tout un chacun d’aller assister aux dépouillements dans les bureaux de vote. L’accès au bureau de vote est un acte démocratique et autorisé. Aucun président ne peut vous interdire d’entrer dans un bureau de vote. Tous les burkinabè ont le droit de rentrer dans un bureau de vote pour assister au dépouillement. C’est ça que dit la loi, cela nous garantit une plus grande transparence du processus », a dit le président et candidat de l’UPC.

Le principal opposant au régime Kaboré a dénoncé plusieurs irrégularités avant de se dire inquiet pour la suite. « Nous sommes inquiets au vu d’un certain nombre de faits qu’on constate sur le terrain. Des faits d’achats de cartes d’électeurs, des faits d’achats de conscience ; et, plus récemment, depuis 48 heures, des faits de modification de carte électorale. Des endroits où on devait voter, on dit maintenant on en vote plus, le cas hypothétique c’est à Loudala, dans la région de Grongron, où il semble que le ministre de la défense et ses services ont procédé à la suppression de beaucoup d’endroits où on devait voter, parce semble-t-il l’opposition est forte là-bas ; et, autorisent de voter dans les endroits où on ne devait pas voter. On me signale aussi qu’à Gnagna, dans le Liptourou, c’est une province qui n’a pas connu d’attaque, on a décidé comme par hasard, qu’il n’y aurait pas de vote là-bas parce que c’est l’opposition qui y est forte », a révélé l’opposant.

Pour ces élections présidentielle et législatives, Zéphirin Diabré s’est voulu ferme. Il dit ne pas être prêt à reconnaître sa défaite et féliciter son conçurent comme en 2015, s’il venait à constater un hold-up électoral.

A rappeler qu’ils sont 6 490 144 électeurs appelés aux urnes ce dimanche, 22 novembre 2020, au Burkina Faso, pour départager 13 prétendants à la magistrature suprême du pays et environ 10 000 candidats et leurs suppléants issus de 126 partis, formations et mouvements politiques, et qui briquent les 127 sièges de députés. Au total, 21 155 kits de matériel (notamment les bulletins de vote et les procès-verbaux) ont été distribués pour les 21 155 bureaux de vote. Le budget de l’organisation de ce double scrutin s’élève à 90 milliards de francs CFA (13 millions d’euros).

De Ouagadougou, Abdoulaye N’koya SYLLA, envoyé spécial de Guineemtin.com

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