Renvoi du procès de Cheick Affan : Mohamed Mara déçu mais pas découragé

Le procès opposant le journaliste Mohamed Mara, du groupe Hadafo Médias, à Cheick Ahmed Fofana, plus connu sous le pseudonyme de Cheick Affan, très virulent et chantre de l’ethnocentrisme sur les réseaux sociaux, était programmé pour ce lundi 10 février 2020, au tribunal de Mafanco. Mais, le dossier a été reporté à huitaine. Ce troisième report de ce dossier de menaces de mort, diffamation, injures, diffusion de données de nature xénophobe, n’a pas été du goût de notre confrère, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Mohamed Mara, journaliste

A la fin de cette audience marquée par cet autre renvoi, Mohamed Mara n’a pas caché sa déception. « C’est un sentiment de déception pour ce 3ème report parce que nous nous attendions ce matin, mes avocats et moi, à pouvoir au moins entré au fond des débats. Malheureusement, pour des questions de force majeure, le procès n’aura pas lieu aujourd’hui. Le juge a décidé de reporter l’affaire au 17 février. Le dommage aujourd’hui, il est moral. Parce que pendant que j’attends qu’il y ait un procès de mon agresseur, l’homme qui me menace sur les réseaux sociaux, qui m’outrage, qui outrage mes parents avec toute une bande de personnes, on me menace de mort, pendant ce temps il ne s’arrête pas. La diffamation continue. Donc, l’un dans l’autre, c’est quelque chose de difficile à vivre au quotidien ; mais aussi financièrement, puisque dans mon conseil, j’ai un de mes avocats qui arrive de la France, il faut payer le billet, il faut payer l’hôtel, il faut payer le véhicule pour les déplacements. Cela fait un manque à gagner pour cet avocat mais aussi pour moi, c’est lourd financièrement. Nous avons tenté de négocier au tribunal pour que le report n’attende pas le 17, mais plutôt demain 11 février. Le tribunal l’avait accepté, le procureur également l’avait accepté. Malheureusement, la partie adverse ne l’entend pas de cette oreille parce qu’étant consciente du poids financier que cela représenterait pour moi de garder mon conseil. Donc, eux ont exigé que le report soit maintenu au 17 février ».

En dépit de ces multiples reports, Mohamed Mara dit ne pas être découragé. Il promet de poursuivre cette affaire jusqu’au bout. « J’imagine qu’il s’agit là d’une manœuvre dilatoire. Mais, je ne baisse pas les bras. Vous savez tous de quoi est capable cet individu. Je m’engage dans ce procès. Je veux bien que les gens comprennent, je ne le connais ni d’Adam ni d’Eve. Mais un, mon honneur a été bafoué, ma dignité a été traînée dans la boue, ma famille a subi d’énormes préjudices par rapport à cette histoire, mais je veux que ça soit surtout un procès pour l’exemple. Puisque une personne en fait qui est un repris de justice, qui a fait la prison dans ce pays, poursuivi pour des histoires de mœurs mais aussi de l’escroquerie. Il a fait de la prison puis gracié en décembre 2015 dans le même décret que monsieur Bah Oury, que ce monsieur soit aujourd’hui en train de s’afficher avec les plus hautes autorités de ce pays et que tous les jours, il lance des propos contre toute une communauté. Il dit que je suis à la solde des Peulhs et qu’on me paie pour critiquer le gouvernement. A un moment donné, il va falloir que ces individus se ressaisissent, ce genres de personnes ne donne pas honneur à notre nation ».

Egalement interrogé, Cheick Affan a dit ne pas connaître trop le contenu de la plainte qui le vise. Cependant, il reconnaît avoir tenu des propos sur sa page Facebook contre notre confrère en réponse à une sortie que ce dernier aurait faite contre lui dans l’émission Les Grandes Gueules de la radio Espace FM.

Cheick Ahmed Fofana, alias Cheick Affan

« Mohamed Mara a été le premier à m’attaquer dans leur émission, les Grandes Gueules où il m’a traité de tout. Donc, je ne pouvais pas rester les bras croisés face à cela. C’est ainsi que moi j’ai répliqué à ma manière sur les réseaux sociaux. Je crois que c’est pour ça qu’il est venu porter plainte contre moi. Donc, en bon citoyen, j’ai décidé de venir répondre à sa plainte. Mais, j’assume mes propos, je ne regrette rien. C’est pour cette raison que je parle à visage découvert pour que tout le monde sache que c’est moi qui parle. Et ce que j’ai dit vient du plus profond de mon être. »

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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