Bras de fer SLECG-Gouvernement : « On aura ce qu’on veut en 2018, vaille que vaille…»

Alors que leur grève continue de perdurer et que le gouvernement fait la sourde oreille face à leur revendication relative à l’augmentation de leurs salaires, les enseignants guinéens entendent durcir davantage la situation pour se faire entendre. A l’appel du SLECG, plusieurs d’entre eux ont manifesté ce lundi, 24 décembre 2018, à Conakry, en brûlant des pneus dans la rue. Et, ils ne comptent pas s’arrêter là. Les enseignants entendent intensifier leur mouvement de protestation jusqu’à obtenir gain de cause, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

C’est au niveau de l’aéroport de Conakry que les manifestants se sont regroupés dans la matinée de ce lundi. Avec des slogans hostiles au Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana dont ils réclament la démission, les membres du SLECG ont entamé leur marche. Et, pour la première fois depuis le début de leurs manifestations pour protester contre le gel de leurs salaires et réclamer l’ouverture de négociations avec le gouvernement, ils ont brûlé des pneus dans la rue.

Comme d’habitude, les forces de l’ordre sont intervenues à coups de gaz lacrymogènes pour les disperser. Mais, plus que jamais déterminés, les enseignants ont résisté. A divers endroits de l’autoroute Fidel Castro, ils ont brulé des pneus et bloqué momentanément la circulation. La course-poursuite entre eux et les agents de maintien d’ordre s’est poursuivie de l’aéroport de Conakry-Gbessia jusqu’au niveau du grand marché de Madina.

Abdoulaye Portos Diallo

C’est là que les membres du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée ont décidé de mettre fin à leur manifestation pour aller se rassembler au siège du SLECG situé dans le quartier Donka. Abdoulaye Portos Diallo, premier secrétaire général du syndicat et meneur de la manifestation de ce lundi, a justifié la nouvelle stratégie des enseignants qui consiste à brûler des pneus dans la rue. « Avec un gouvernement de bandits, il faut opposer aussi la force, on n’a pas de choix maintenant à faire. Depuis le 03 octobre, on refuse d’entendre le cri de cœur des enseignants… Ce qui reste clair, la semaine-là est déterminante, et vaille que vaille, on aura ce qu’on veut en 2018, pas en 2019. Il fallait démontrer une force quel que soit le niveau, pour que l’on fasse entendre à l’opinion nationale et internationale ce que vaut le SLECG. Et à l’heure qu’il fait maintenant, il n’y a plus de peur, nous irons jusqu’au bout, nous sommes tous prêts à mourir pour cette cause. Trop c’est trop ! », a dit le syndicaliste.

Aboubacar Soumah

Même son de cloche chez le secrétaire général du SLECG. Aboubacar Soumah s’est félicité de la réussite de cette manifestation et réitéré la détermination du SLECG de poursuivre le mouvement jusqu’à l’obtention de gain de cause. « A travers cette manifestation qui a débuté à 9 heures et qui s’est déroulée de l’aéroport jusqu’à Madina, nous avons démontré une fois de plus notre engagement à aller jusqu’au bout face à la violation répétée des lois.

Nous allons continuer à manifester jusqu’à ce que nos revendications aboutissent. Le patrimoine qui est là appartient à tous les citoyens et non à un gouvernement ou à un Premier ministre. Un gouvernement issu d’une démocratie doit être au service du peuple. Mais nous avons un gouvernement qui n’écoute pas le peuple, qui viole les lois. Nous ne baisserons pas les bras face à cette violation.

Nous demandons le départ du Premier ministre, nous allons continuer les manifestations jusqu’à son départ définitif du gouvernement. Et, tant que nos droits ne sont pas restaurés, tant que nos libertés continuent à être violées, tant qu’une proposition concrète n’est pas faite par le gouvernement autour des 8 millions GNF, nous continuerons la grève », a déclaré le téméraire leader du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée.

Il faut rappeler que cette manifestation intervient peu après la menace du Premier ministre guinéen, Kassory Fofana, de radier de la fonction publique tout enseignant qui n’aura pas repris le chemin de l’école jusqu’au 31 décembre 2018, au plus tard.

Salimatou Diallo pour Guineematin.com

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