Conakry : 15 ans de prison requis contre un vigile accusé d’avoir violé la fille de son patron

Ouvert la veille, le procès du vigile poursuivi pour viol sur une mineure de 13 ans s’est poursuivi le mardi, 17 décembre 2019, au tribunal de première instance de Dixinn. Cette deuxième audience a été consacrée aux réquisitions et plaidoiries, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

Au cours des débats, l’accusé a plaidé non coupable. Même s’il reconnaît avoir fait des attouchements à la fille de son patron, il assure que c’est avec son consentement. « Je ne l’ai pas violée. Il y a effectivement eu des attouchements, mais elle était consentante. C’est elle-même qui m’a poussé à le faire. Elle est venue me prendre la main et m’a conduit dans la guérite ou j’avais mon matelas. C’était mon 5ème jour de service chez eux. Elle m’a caressé et est montée sur moi. Moi aussi j’ai caressé tout son corps, mais je ne l’ai pas pénétrée », s’est-il défendu.

Mais, les explications de l’accusé sont loin de convaincre le procureur. Daouda Diomandé a d’abord rappelé qu’aux yeux de la loi, la victime qui est mineure, ne peut pas consentir à un tel acte. Selon lui, le vigile a pris la jeune fille aux environs de 22 heures pour l’emmener dans la guérite où il avait son matelas. Il l’a caressée avant d’introduire ses doigts dans son vagin. Il ajoute que cela a « occasionné la déchirure périnéale du sexe et la coagulation du sang dans son vagin, d’après les constats du médecin légiste. C’est pourquoi, je vous demande de le retenir dans les liens de la culpabilité de viol en le condamnant à 15 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté de 5 ans ».

Dans la même lancée, l’avocat de la partie civile, maître Doura Cherif, a dit que le délit de viol est régulièrement établi dans cette affaire. « C’est pourquoi nous, partie civile, nous vous demandons l’application stricte de l’article 268 du code pénal guinéen », a-t-il sollicité. A noter que cet article prévoit une peine d’emprisonnement allant de 10 et 20 ans pour les cas de viol sur mineur.

De son côté, l’avocat de la défense a dénoncé « beaucoup de manquements dans cette procédure. « J’ai sollicité le huis clos pour voir si la fille est mineure ou pas, impossible. On a écouté l’accusé ici à la barre, mais la fille n’a pas comparu, elle n’a pas été entendue par le tribunal. Or là où l’acte s’est passé, il n’y avait aucun témoin. Dans ce cas, qu’est-ce que le tribunal va juger ici si ce n’est qu’un rapport sentimental ?, Donc, si vous ne pensez pas à le relaxer purement et simplement, nous demandons des larges circonstances atténuantes », a plaidé maître Abou Camara.

La décision du tribunal dans cette affaire est attendue le 24 décembre 2019.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 589 527

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