Bah Oury sur la caution fixée par la CENI : « c’est une fuite en avant »

Bah Oury, président du parti UDRG

La CENI a annoncé mercredi soir, 18 décembre 2019, le montant du cautionnement pour les élections législatives du 16 février 2020. Chaque parti présentant des candidats doit verser un montant de 50 millions de francs pour le scrutin uninominal et 200 millions pour celui des listes nationales à la représentation proportionnelle.

Mais, cette décision de la Commission Electorale Nationale Indépendante n’est pas du goût de plusieurs partis politiques désireux de participer à ces élections. C’est le cas de l’Union pour la Démocratie et le Développement (UDD). Interrogé ce jeudi par un reporter de Guineematin.com, le président de la formation politique, Bah Oury, a dénoncé une tentative de restreindre la compétition électorale.

« La CENI est en train de faire une fuite en avant. Déjà, elle est amputée de plusieurs de ses membres et on fait comme si rien n’était. Elle fixe une caution à 200 millions pour la liste nationale alors qu’en 2013 c’était 80 millions et 50 millions à l’uninominal contre 20 millions en 2013. Imaginez, 50 millions par circonscription électorale à l’uninominal, ça fait 1 milliard 900 millions de caution pour les 38 circonscriptions du pays.

Ce qui est quelque chose qui n’est pas du tout à la portée des bourses de la grande majorité des partis politiques, qui ne bénéficient pas de la subvention publique. Donc pour moi, c’est une manière de restreindre la compétition électorale à quelques partis qui ont la possibilité de bénéficier des subsides de l’Etat ou bien qui ont accumulé par devers eux des fortunes. Et donc, ce n’est pas un processus qui permet dans une certaine mesure de renouveler considérablement la classe politique dont la Guinée a besoin », a-t-il déploré.

Le président de l’UDD souligne que son parti est capable de payer le montant du cautionnement fixé par la CENI. Mais, dit-il, cela est moins important aujourd’hui. « Pour moi, ce qui est plus important, c’est le contexte politique général. A partir du moment où le contexte politique général est assombri, la question financière n’est qu’une conséquence du premier. Si le contexte est clair, ça permet d’engranger des ressources permettant d’être présent. Mais, si le contexte est assombri, il va de soi que ça pose problème de s’engager dans une aventure qui risque de ne pas être porteuse », a dit l’opposant.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

Facebook Comments Box